éditorial

Quels objectifs le Conseil fédéral poursuit-il dans sa politique européenne?

Un certain silence est revenu après la conférence de presse du Conseil fédéral du 19 août 2010 alors que l’été avait été marqué par une véritable offensive de communication lancée par les autorités…

Martin Baltisser
Martin Baltisser
(AG)

Un certain silence est revenu après la conférence de presse du Conseil fédéral du 19 août 2010 alors que l’été avait été marqué par une véritable offensive de communication lancée par les autorités et diverses organisations sur la politique européenne. Les échanges annoncés entre les partis gouvernementaux dans le cadre des traditionnels entretiens de la Maison de Watteville ont eu lieu la semaine dernière. On attend encore le rapport de politique européenne demandé par un postulat du Parlement. Mais les objectifs réels de la politique européenne du Conseil fédéral ne sont toujours pas clairs. Christoph Blocher, ancien conseiller fédéral et vice-président de l’UDC Suisse, s’est exprimé samedi dernier à Zurich devant quelques centaines de personnes sur les errements apparents du Conseil fédéral en politique européenne.

On ne peut s’empêcher d’avoir l’impression que le Conseil fédéral refuse désormais de débattre en public de ses intentions européennes. Après le ratage de la conférence de presse du 19 août 2010 où un « Groupe de travail chargé des questions institutionnelles » a été annoncé, mais qui a suscité beaucoup plus de questions qu’elle n’a donné de réponses, le gouvernement fait preuve d’une retenue évidente dans cette thématique. Les divergences étalées devant la presse parlementaire entre la présidente de la Confédération et la ministre des affaires étrangères ont été suivies de déclarations se voulant rassurantes et cherchant à remettre au premier plan la voie bilatérale comme la voie royale poursuivie en politique européenne suisse.

En revanche, on n’en sait guère plus sur les véritables objectifs que le Conseil fédéral vise en empruntant cette voie et en annonçant une analyse des questions institutionnelles. Il semble en réalité que le gouvernement parle par devant de la poursuite de la voie bilatérale alors que par derrière il mène des travaux de préparation pour intégrer la Suisse dans l’UE, que ce soit par une adhésion à l’UE, par une réédition de l’EEE ou par un accord imposant des automatismes dans la reprise du droit UE par la Suisse. Le fait que le Conseil fédéral refuse obstinément de retirer sa demande d’adhésion déposée à Bruxelles cadre bien avec cette image. Ce comportement est en contradiction avec les objectifs de politique extérieure inscrits dans la Constitution qui imposent au Conseil fédéral et au Parlement la protection de la sécurité extérieure, de l’indépendance et de la neutralité de la Suisse.

Christoph Blocher, ancien conseiller fédéral et vice-président de l’UDC Suisse, a tenu samedi dernier devant un parterre de plusieurs centaines d’auditeurs un discours intitulé « La Suisse est-elle trahie à l’UE? ». Il a procédé à une analyse de la politique européenne et fait le point de la situation. Comprenant une foule de réflexions de fond sur cette thématique, ce discours peut être lu ici. Un enregistrement vidéo du discours est disponible sur le site internet de Christoph Blocher.

Martin Baltisser
Martin Baltisser
(AG)
 
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