La classe moyenne suisse est pressurée et trahie par la politique

L’Union démocratique du centre (UDC) est le parti de la classe moyenne. La classe moyenne suisse, Mesdames et Messieurs, ne se porte pas bien.

Thomas Aeschi
Thomas Aeschi
conseiller national Baar (ZG)

Si vous demandez aujourd’hui aux Suissesses et aux Suisses si leurs enfants auront une vie semblable à la leur, voire meilleure que celle de la génération de leurs parents, nombre d’entre eux vous répondront que leurs enfants auront sans doute plus de mal à trouver un travail sûr, qu’il sera presque impossible à leurs enfants d’acheter une maison familiale, qu’il est tout sauf sûr que dans quarante ans l’AVS puisse leur servir une rente, bref que la Suisse est même menacée par la pauvreté de la vieillesse.

Ce sentiment partagé par beaucoup de Suissesses et de Suisses n’est malheureusement pas faux. En analysant les chiffres, on arrive à la conclusion que la classe moyenne perd constamment du terrain et glisse lentement vers la classe inférieure.

Il y a une dizaine de jours (le 12 juin 2018), le quotidien zurichois « NZZ » annonçait ce qui suit: « L’économie suisse connait un véritable boom, mais les salariés n’en profiteront guère pour le moment. » En observant l’évolution des salaires réels, on constate qu’un salarié suisse ayant gardé le même revenu peut s’offrir moins de choses aujourd’hui qu’en 2010. Le sentiment n’est donc pas trompeur: le salarié suisse s’est appauvri durant les sept années écoulées.

Le chômage connaît lui aussi un développement dangereux. Voici un titre apparu il y a deux ans (11 décembre 2017) dans la « NZZ »: Le chômage en Allemagne est soudainement plus bas qu’en Suisse. » Alors que le chômage en Suisse était encore de l’ordre de deux pour cent en 2000 (selon l’Organisation internationale du travail (OIT), il s’est aujourd’hui installé à près de cinq pour cent. Une personne sur vingt de Suisse aimerait donc travailler, mais ne trouve pas d’emploi…

Cette image d’une « grande stagnation » pour reprendre le nom que l’on donne à ce phénomène aux Etats-Unis ne s’applique pas seulement au pouvoir d’achat, mais aussi aux chances de faire carrière. Il y a deux décennies, il était encore usuel de travailler toute une vie pour le même employeur et d’y faire carrière. A ce niveau également, les mauvaises nouvelles se suivent et se ressemblent: hier précisément, à la Société suisse de réassurance (Swiss Re) où des Suisses de 50 ans ont été remplacés par des ressortissants UE plus jeunes et moins chers.

La situation n’est enfin guère plus réjouissante pour les assurances sociales, qu’il s’agisse de la prévoyance vieillesse, de l’assurance-invalidité, de la prévoyance professionnelle, de la santé publique ou de l’assurance-chômage: les cotisations augmentent d’année en année et néanmoins un nombre considérable de milliards de francs nous séparent d’un assainissement durable de ces institutions.

Comment avons-nous pu en arriver au point que la politique ignore purement et simplement le Suisse moyen et la Suissesse moyenne qui se lèvent tôt le matin pour se rendre à leur travail, éduquer leurs enfants et peut-être même pour s’occuper de parents vieux et malades? Comment se fait-il que la classe moyenne est aujourd’hui de plus en plus pressurée et même trahie par la politique?

C’est pourtant la réalité. La politique ne se préoccupe plus guère de la classe moyenne suisse. Elle préfère dépenser des milliards pour des minorités et des groupes marginaux. Des minorités comme les migrants économiques en provenance d’Erythrée dont les trois quarts vivent aux frais des contribuables suisses et bénéficient de généreux programmes d’intégration, cours de langue et autres offres de transition. La très grande majorité d’entre eux ne quittera évidemment jamais la Suisse. Ou d’autres minorités comme ces criminels originaires de l’UE qui ont volé, violé et assassiné en Suisse et qui bénéficient d’onéreuses thérapies censées les remettre sur le bon chemin. Ces individus non plus ne doivent pas quitter la Suisse.

Mais il y a encore bien d’autres explications. L’une d’entre elles est la conception actuelle de l’Etat social qui génère des incitations contreproductives empêchant la classe moyenne de veiller elle-même à la couverture de ses besoins. Un exemple: une personne qui veut travailler plus pour augmenter son revenu perdra souvent les contributions publiques aux primes d’assurance-maladie, à la garde des enfants ou à son logement. La science parle à ce propos du piège de la progression: d’une part, les impôts communaux, cantonaux et fédéraux sont progressifs, d’autre part, de nombreuses prestations de l’Etat sont liées au revenu: réduction des primes d’assurance-maladie, subventionnement de la garde extrafamiliale des enfants et, aspect surtout important dans les villes, accès à des logements subventionnés. Les économistes sont arrivés à la conclusion que l’Etat social actuel nuit à la partie de la population à laquelle ces soutiens étaient initialement destinés, la classe moyenne laborieuse (Monika Bütler et Christian Marti: « Staatliche Steuern und Transfers und ihre Folgen für den Mittelstand »). Ce système a pour effet que les deux tiers de la population suisse, de la classe inférieure jusque vers le sommet de la classe moyenne, touchent aujourd’hui la même chose après impôts et transferts étatiques.

L’UDC lance trois revendications pour renforcer la classe moyenne et la responsabilité individuelle des citoyennes et des citoyens:

  • premièrement, la politique doit à nouveau s’occuper en priorité des Suissesses et des Suisses. C’est notre tâche de veiller à ce que les jeunes sortant de leur formation trouvent un emploi et que les salariés de plus de 50 ans conservent leur place de travail et ne se retrouvent pas à la rue. Il s’agit d’abord de veiller aux intérêts des travailleurs honnêtes, des salariés honnêtes, de toutes ces Suissesses et Suisses qui se lèvent tous les matins pour faire leur travail, qui savent gérer leur argent, qui paient de leur poche les factures, les caisses-maladies et les impôts.
  • deuxièmement, la charge des impôts, taxes et redevances qui grève les citoyens doit être rapidement réduite. Nous devons abandonner un système de redistribution massive et d’interventionnisme de l’Etat. Cela commence par l’augmentation des taxes communales sur les eaux usées et se poursuit avec la nouvelle estimation des immeubles au niveau cantonal pour maximiser le produit de l’impôt. Au niveau fédéral, la révision de la loi sur le CO2 double les prélèvements fiscaux et impose des mesures aussi draconiennes qu’onéreuses comme l’interdiction des chauffages à huile. Aujourd’hui, les citoyennes et citoyens doivent céder jusqu’à 50% de leur revenu si on inclut les primes d’assurance-maladie, le 2e pilier et l’assurance-accident. Des prélèvements aussi lourds, qui correspondent presque au niveau de la Belgique ou de la France, sont évidemment excessifs et doivent absolument être baissés.
  • troisièmement, nous devons obliger le Conseil fédéral et le Parlement d’appliquer les décisions du peuple. Le peuple a décidé que l’immigration d’étrangères et d’étrangers devait à nouveau être gérée de manière autonome par la Suisse. Il est aussi écrit noir sur blanc dans notre Constitution fédérale que le séjour des étrangères et des étrangers en Suisse doit être limité par des plafonds et des contingents. Vous le savez: le PLR, le PDC et le PS ont refusé d’appliquer cette décision du peuple et des cantons. Il est d’autant plus important que vous nous aidiez tous à récolter des signatures pour l’initiative de limitation.

Mesdames et Messieurs, la classe moyenne suisse est le principal pilier de notre pays. L’UDC, le parti de la classe moyenne, exige le renforcement de celle-ci: le bien-être des Suissesses et les Suisses doit à nouveau être la priorité absolue de la politique; la charge des prélèvements doit être réduite et la Suisse doit à nouveau gérer indépendamment l’immigration sur son territoire.

Merci pour votre attention.

Thomas Aeschi
Thomas Aeschi
conseiller national Baar (ZG)
 
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