« Les guerres d’agression territoriales ne sont pas un scénario réaliste. »
Citation d’une Conseillère nationale socialiste.
L’Europe est en guerre. Une tragédie se déroule pratiquement à notre porte, à 1’500 km de la Suisse. Une situation qui jusqu’à il y a peu était encore à peine concevable. Une situation qui suscite la peur. « Les guerres d’agression territoriales ne sont pas un scénario réaliste. » Cette phrase a été prononcée par une Conseillère nationale socialiste lors de l’examen du budget 2020 au Conseil national en février 2020. Nous parlions alors d’une enveloppe de 438 millions de francs pour la prolongation de l’utilisation des chars grenadiers 2000.
Je me souviens qu’il n’y a pas si longtemps, de soi-disant politiciens « experts » en matière de sécurité, chez les Verts et chez les socialistes, ont publiquement déclaré que « le temps des guerres de terrain et des batailles de char était révolu ». Parallèlement, la gauche a proposé une réduction massive du budget de l’armée suisse. En outre, elle a tout fait pour réduire les effectifs de l’armée. Dans le programme du parti socialiste suisse, la suppression de l’armée est un objectif clairement établit. Pourtant Mesdames et Messieurs, la réalité est tout autre. Cet aveuglement se retourne aujourd’hui contre nous. Avec la guerre en Ukraine, les derniers utopistes de gauche devraient dès maintenant s’en rendre compte : la Suisse a besoin d’une armée défensive forte.
La Suisse doit pouvoir se défendre elle-même en cas de nécessité
La perception extérieure de la disponibilité et de la capacité de l’armée est une déterminante contribution à la défense active de la Suisse. Ce qui est sidérant, c’est que dans notre pays, même en ces temps de guerre, les milieux de gauche continuent de récolter des signatures contre le remplacement des avions de combat F5 et F/A18 devenus obsolètes. L’initiative contre l’achat des 36 avions de combat F-35 est un pas de plus de la gauche vers son objectif qu’est la suppression de l’armée.
Parmi les menaces auxquelles la Suisse et son armée sont déjà confrontées ou pourraient l’être dans les heures ou les jours qui viennent, nous comptons par exemple la collecte discrète d’informations (espionnage industriel, etc.), les activités d’influence, les cyber-attaques et la menace latente d’attentats par des extrémistes en tous genres.
En cas de crise, de conflit ou de guerre, la Suisse doit pouvoir se protéger et se défendre par elle-même. En cas d’urgence, il n’est pas possible de compter sur des partenaires ou des alliés qui seraient soit capables soit désireux de nous soutenir ou de coopérer (la situation en Ukraine nous le montre aussi). En cas d’extrême urgence, la Suisse serait entièrement livrée à elle-même, raison pour laquelle une armée de milice capable de remplir ses missions conformément à l’art. 58 al. 2 de la Constitution fédérale est une nécessité.
Sur la base de ces missions et compte-tenu des possibles menaces (y compris celle d’un conflit armé), la dotation en personnel et l’équipement matériel nécessaires doivent être garantis sur le plan politique. L’instruction tactique et opérationnelle permettant de disposer de la capacité indispensable à l’engagement des armes interarmes (combined arms approach) doit être éprouvée au moyen d’exercices de troupe complets, réguliers et spécialement axés sur les menaces les plus tangibles. Dernier bastion de la sécurité du pays, l’armée doit être opérationnelle même avec un temps de préparation très court (quelques jours tout au plus) ; pour cela, tous les échelons militaires (soldats, cadres, officiers supérieurs d’état-major et direction politique) doivent s’exercer régulièrement et être régulièrement évalués dans le cadre d’exercices de troupes complètes, en collaboration avec les partenaires civils du Réseau national de sécurité (RNS).
L’UDC s’engage pour un avenir sûr et libre
Pour le Conseil fédéral, la sécurité de notre pays doit devenir une priorité absolue. Le monde politique (et prioritairement le DDPS, aux mains de la Conseillère fédérale Viola Amherd) doit s’assurer que la Suisse dispose des installations, des moyens et des capacités nécessaires pour prévenir les menaces à court, moyen et long terme et pour défendre la Suisse et sa population contre ces dernières. La Suisse doit se tenir strictement au principe de la neutralité armée perpétuelle ainsi qu’à l’offre de ses bons offices.
Chères et chers délégués, ces dernières années, les effectifs de l’armée ont été conséquemment réduits. Avant 1995, l’armée comptait encore 600’000 hommes. Avec Armée 21 en 2004, ce nombre a chuté à 200’000. Aujourd’hui, en raison de l’AEP, le développement de l’armée en 2018, nous en sommes à 100’000.
Mesdames et Messieurs, l’UDC a identifié ces problèmes et a été réactive. Nous demandons dès lors une augmentation du budget de l’armée à 1% du PIB, ce qui correspond à 7 milliards de francs (soit une augmentation de 2 milliards par rapport au budget actuel). De plus, le nombre de personnes astreintes au service militaire doit être porté de 100’000 à ce jour à 120’000. Nous approuvons également l’engagement du Conseil fédéral pour une signature cette année encore du contrat d’achat des F-35 dont nous avons urgemment besoin, immédiatement après l’examen du message sur l’armée 2022.
Mesdames et Messieurs, chères et chers délégués, l’UDC s’engage pour un avenir sûr et libre. Prenons soin de notre pays !