Exposé

Les chances et les risques de la politique de la formation

La formation apporte une contribution fondamentale à la compréhension et à la cohésion dans notre pays, à notre culture, à notre indépendance et à notre liberté. En même temps que la recherche, la for

Ueli Maurer
Ueli Maurer
conseiller national Wernetshausen (ZH)

La formation apporte une contribution fondamentale à la compréhension et à la cohésion dans notre pays, à notre culture, à notre indépendance et à notre liberté. En même temps que la recherche, la formation est absolument indispensable à notre économie, notre industrie et, partant, à notre prospérité. Mais la formation n’est pas seulement l’affaire de la politique; elle tient avant tout à la responsabilité individuelle des parents et de chaque personne. Car la formation est en premier lieu un bien privé, surtout quand elle intervient après la scolarité obligatoire.

Cette responsabilité individuelle se manifeste dans la volonté de tendre vers l’excellence. Celui qui accepte d’investir du temps, du travail et de l’argent dans la formation en récoltera forcément les fruits. Il doit cependant aussi avoir la volonté d’assumer ses responsabilités dans la vie professionnelle et d’affronter la concurrence. Voilà pourquoi la formation continue est une affaire de responsabilité personnelle, voire de l’entreprise éventuellement, mais en aucun cas une tâche de l’Etat.

Performance
Cela fait des années que le système de formation suisse souffre d’un problème de fond: il n’est pas suffisamment axé sur la performance. Les branches principales traditionnelles que sont les mathématiques et les langues n’y occupent pas une place suffisante en comparaison internationale. Sur ce plan, la formation suisse a perdu du terrain, comme le confirment d’ailleurs aussi des études internationales. Le renforcement de la concurrence sur le marché du travail et dans l’économie ne permet pas de négliger des compétences centrales. Durant la campagne de votation sur l’extension de la libre circulation des personnes, on ressentait un certaine résignation lorsqu’on nous annonçait qu’il fallait faire venir des personnes bien formées d’Europe de l’Est. De toute évidence, on ne croit plus que les gens de ce pays soient capables d’apprendre et de faire un effort; on ne fait plus confiance à notre système éducatif.

Dans un Etat social confortable comme le nôtre, il arrive facilement que la formation soit comprise abusivement comme une action éducative, un laboratoire d’essai pédagogique, une occasion de mettre en pratique des hobbies personnels, voire de conditionner socialement les individus. Les réformes et l’argent ne font pas forcément une meilleure école. Il faut stopper enfin la manie des réformes au niveau primaire. Le système de formation doit à nouveau être clairement axé sur la performance, dans l’intérêt de tous. La volonté à l’effort et la performance doivent être encouragées à tous les degrés de la formation.

Quand, comme dans le canton de Zurich, plus de la moitié des écoliers recourent au moins une fois dans leur carrière scolaire à des mesures pédagogiques spéciales, il y a un problème évident. Cette situation est une illustration supplémentaire de l’échec de la « pédagogie 68 », d’un enseignement hostile aux performances et antiautoritaire.

Dans la formation comme ailleurs, la politique marquée à gauche a fait des dégâts énormes. Or, les exemples ne manquent pas pour prouver que les élèves sont parfaitement prêts à accomplir une performance à la hauteur de leurs capacités si on le leur demande clairement. Les enfants aiment se mesurer. Pourtant, cet esprit de compétition, parfaitement naturel dans le sport et dans les loisirs, est honni à l’école. Par ailleurs, l’UDC est clairement d’avis que l’éducation est et doit rester l’affaire des parents. Il appartient aux parents de motiver leurs enfants, afin qu’ils réalisent les performances demandées, et de les préparer à cet effort.

Préparation au monde du travail
En Suisse, près de 70% des jeunes visent un certificat professionnel après l’école obligatoire. Cette proportion est nettement plus élevée que dans d’autres pays. Notre système de formation professionnelle est l’un des meilleurs du monde. Cela dit, le passage de la formation au monde du travail est de plus en plus difficile pour les jeunes. Si le nombre de places d’apprentissage tend à diminuer, c’est aussi parce que les adolescents sortant de l’école ne répondent plus aux critères minimaux pour certains métiers. C’est dire que les écoles primaires et leurs enseignants doivent davantage tenir compte des exigences réelles du monde du travail. L’école de base n’est pas un but en soi, mais elle doit préparer les jeunes à suivre avec succès un apprentissage professionnel. Ce qui nous ramène au principe de la performance. Si l’Etat veut s’engager pour améliorer l’offre de places d’apprentissage, il doit commencer par mieux préparer les jeunes au monde du travail en améliorant l’enseignement primaire.

La qualité avant la quantité
La politique du nivellement hostile à toute performance prônée par la gauche révèle ses effets négatifs non seulement au niveau primaire et de la formation professionnelle, mais aussi dans les universités. Elle défavorise la Suisse dans la concurrence internationale. Il est grand temps de corriger cette politique afin que la Suisse retrouve une position optimale dans la concurrence internationale.

Ueli Maurer
Ueli Maurer
conseiller national Wernetshausen (ZH)
 
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