Nous sommes aujourd’hui à la croisée des chemins ; nous devons en effet décider si nous voulons introduire une carte d’identité électronique étatique. Dans quelques années, nous nous retournerons sur cette date de votation du 28 septembre 2025, c’est certain. Mais la question est la suivante : regardons-nous en arrière avec nostalgie, comme nous le faisons aujourd’hui par rapport à l’échec de la stratégie énergétique, lorsque la classe politique nous promettait en 2017 une plus grande sécurité énergétique en cas de baisse future des besoins en électricité ? Ou regardons-nous avec joie en arrière, lorsqu’en 1992, le peuple a eu la force de s’opposer à la propagande exubérante de la classe politique et de se prononcer contre l’adhésion à l’EEE ?
Mesdames et Messieurs, c’est cette même classe politique qui nous promet aujourd’hui que l’identité électronique « e-ID » est gratuite, qu’elle est volontaire et qu’elle est utile et nécessaire pour maîtriser la bureaucratie étatique galopante. Chers amis, nous, les Jeunes UDC, vous mettons en garde : ne vous fiez pas aux slogans des partisans de l’e-ID ! Car c’est un grand danger pour la liberté de tous les citoyens. Elle offre la base d’une surveillance et d’un contrôle étendus et constitue une porte ouverte à la restriction de nos droits fondamentaux. La loi sur l’e-ID est en outre marquée par le principe hautement antidémocratique de vouloir imposer quelque chose dont le peuple ne veut manifestement pas. De plus, l’e-ID est tout simplement inutile ; le citoyen lambda n’en a pas besoin.
L’e-ID fait fi de la volonté populaire
La Suisse est une démocratie directe. Dans une démocratie directe, le peuple est le chef. Ses décisions doivent être mises en œuvre et respectées. Il n’y a pas si longtemps, en 2021, la loi sur l’e-ID avait déjà été rejetée une fois dans les urnes.
A l’époque, plus de 64% des Suisses avaient rejeté la loi sur l’e-ID. Le fait que nous devions maintenant – 4 ans seulement après ce rejet massif – nous battre à nouveau contre une telle loi par voie de référendum est un mépris de notre démocratie ; c’est une tactique d’usure délibérée.
Chers délégués de l’UDC, qui, si ce n’est nous, doit se battre contre le mépris de la volonté populaire ? Nous devons maintenant faire comprendre à nos politiciens qu’après le non des deux tiers en 2021, il existe manifestement un refus de principe de l’identité électronique.
L’e-ID est un grand danger pour notre liberté
La décision populaire de 2021 n’est pas sortie de nulle part. Les électeurs ont reconnu que l’e-ID représentait un grand danger pour notre liberté. Qui s’en souvient encore ? Il n’y a pas si longtemps, nous étions dans la situation où il fallait montrer et faire scanner un certificat électronique avec un code QR pour aller boire une bière dans un bar !
Et bien entendu, on nous dit aujourd’hui que la nouvelle loi sur l’e-ID n’est « qu’une extension gratuite et volontaire » de la preuve d’identité. Mais la vérité est tout autre…
Sur la question des coûts, lisez l’art. 31, al. 4 de la loi sur l’e-ID. Il y est clairement stipulé que les services cantonaux compétents peuvent prélever des frais pour les services fournis sur place. Dans la pratique, cela signifie que si l’on décide d’établir une e-ID mais que l’on ne veut pas que l’État conserve un enregistrement vidéo de son visage pendant 15 ans lors de l’activation de l’e-ID via une application, il faut demander l’e-ID directement dans un bureau des passeports. Et là, il faudra payer la totalité des frais.
Des frais seront également dus si l’on décide de ne pas activer l’e-ID. Vous pouvez être sûr que des frais seront facturés pour chaque service privé ou public pour lequel la présentation de l’e-ID sera exigée à l’avenir, si vous vous identifiez de manière analogique. La main dans le porte-monnaie des citoyens est donc préprogrammée avec cette loi.
S’agissant du volontariat, la loi sur l’e-ID ne serait que la première étape. Après trois ou quatre ans, des extensions de la loi suivront par tranches, et toujours de manière si floue et faiblement formulée qu’il ne vaut pas la peine de lancer à chaque fois des référendums coûteux avec 50’000 signatures nécessaires.
Tout d’abord, l’e-ID serait déclarée obligatoire pour tous les habitants de Suisse, puis elle deviendrait obligatoire pour certains services comme les mutations d’adresse auprès du contrôle local de l’habitant. Soudain, il faudrait aussi montrer l’e-ID au nouveau bailleur de l’appartement ou elle serait nécessaire pour se déplacer dans les médias sociaux ou sur Internet en général.
En fait, nous le savons tous : la classe politique est inventive. Les Verts aimeraient bien pouvoir décider qui peut manger quelle quantité de viande ou conduire une voiture. Mais nous ne voulons pas d’un « système de crédits sociaux » comme cela existe en Chine. Nous le disons clairement : Ne nous laissons pas faire !
L’E-ID est inutile
J’en viens au dernier argument principal. Nous n’avons pas besoin de l’e-ID. Ce projet est totalement inutile.
Nous n’en avons pas besoin pour nous procurer les choses de la vie quotidienne, nous vivons très bien sans elle. C’est aussi simple que cela. Nous pouvons être actifs sur les réseaux sociaux, nous pouvons faire de l’e-banking, nous pouvons regarder des films et des séries en streaming, utiliser l’intelligence artificielle, payer sans argent liquide, envoyer des e-mails et faire d’autres des innombrables choses que l’Internet offre aujourd’hui. Il n’est pas nécessaire de posséder une pièce d’identité électronique étatique pour accomplir de telles tâches, car jusqu’à présent, on s’en passait très bien.
L’e-ID ne deviendrait une nécessité de fait que si elle était introduite, car il serait alors clair que celui qui fait usage du caractère facultatif promis devra payer des frais et d’autres coûts. Et ceux qui s’opposent à l’E-ID devront se frayer un chemin dans la jungle bureaucratique de l’État jusqu’à ce qu’ils cèdent et fassent numériser leur identité.
Chers amis de l’UDC, chers amis de la liberté et de l’autodétermination, pour toutes les raisons mentionnées, je vous recommande avec la plus grande conviction de tirer sur la corde et de soutenir la volonté populaire de 2021. Défendons notre liberté personnelle et rejetons ce projet d’e-ID dangereux et inutile. Merci !