Exposé

Oui à la 11e révision de l’AVS

L’AVS a été instituée pour combattre la pauvreté des vieux qui était un fléau largement répandu il y a encore soixante ans. Les rentes…

Toni Bortoluzzi
Toni Bortoluzzi
Affoltern am Albis (ZH)

L’AVS a été instituée pour combattre la pauvreté des vieux qui était un fléau largement répandu il y a encore soixante ans. Les rentes vieillesse et les prestations complémentaires ont notablement augmenté le revenu des personnes âgées. Quant aux générations de rentiers d’aujourd’hui et du futur, leurs conditions de vie s’améliorent continuellement grâce à la place croissante que prend la prévoyance professionnelle introduite il y a bientôt vingt ans. Alors qu’en 1990 environ 80% du revenu des rentiers provenaient de l’AVS, cette part n’était plus que de 65% en 1998. La LPP obligatoire n’atteignant son objectif final que dans 15 à 20 ans, on peut s’attendre à ce que la part de l’AVS baisse encore.

La prévoyance vieillesse et survivants fonctionne bien dans notre pays et elle répond aux exigences qu’on est en droit de lui poser. Toutefois, cet important acquis social est aujourd’hui confronté à de nouveaux défis en raison du changement des structures démographiques. L’augmentation de l’espérance de vie des personnes âgées de 65 ans – depuis 1960, l’espérance de vie a progressé de 4 ans chez les hommes et pour se fixer à 82 ans et de presque 6 ans chez les femmes pour s’établir à 86 ans – exige une extension des prestations pour des raisons simplement naturelles.

Inversement, la population exerçant une activité lucrative stagne ou ne progresse que faiblement. Les générations des années à forte natalité, qui ont suivi la Deuxième guerre mondiale, approchent de l’âge de la retraite et accentuent encore cette modification de la pyramide démographique. Financée essentiellement selon le système de la répartition, l’AVS présente aujourd’hui 3,6 cotisants pour un rentier. Dans vingt ans, ce rapport ne sera plus que de 2,5 à 1. Même une croissance économique supérieure à la moyenne ne permettrait pas de compenser une telle évolution.

Renoncer aux expériences

La 11e révision de l’AVS a été préparée dans la perspective de cette évolution inévitable. Même si on peut comprendre le souhait de bénéficier d’une retraite anticipée, la réalité démographique interdit un tel luxe. Si, d’un côté, l’espérance de vie de la population ne cesse de croître, on ne peut, de l’autre côté, réduire constamment la période d’activité professionnelle. La politique sociale n’impose d’ailleurs pas une telle mesure. Diverses votations passées confirment en outre la nette volonté du peuple de renoncer à des retraites anticipées avec à la clef une réduction des rentes. Le compte de la gauche ne peut jamais être bon: nous ne pouvons tout simplement pas travailler toujours moins et augmenter constamment les prestations sociales.

Adaptations sociales

L’adaptation de l’âge de la retraite des femmes et les corrections apportées à la rente de veuve tiennent compte du degré d’occupation élevé des femmes d’aujourd’hui dans notre pays. Inversement, il est justifié, sur le plan de la politique sociale, d’améliorer la situation financière des survivants avec enfants en augmentant la rente d’orphelin.

Cette 11e révision de l’AVS ne peut pas être dissociée de la 1re révision de la LPP. L’abaissement du revenu minimal donnant accès à la LPP a apporté un net progrès pour les petits revenus notamment.

Economies

Les économies à proprement parler faites dans cette 11e révision de l’AVS concernent l’exemption des revenus des rentiers qui n’est plus aussi généreuse qu’auparavant ainsi que le rythme allongé d’une année de l’adaptation des rentes. Alors que la première mesure vise à traiter de manière égale au niveau de l’AVS tous les revenus provenant d’une activité lucrative, le prolongation de l’intervalle entre les adaptations, qui passe de 2 à 3 ans, n’exclut pas l’obligation des autorités de procéder à des adaptations plus rapprochées si le renchérissement l’exige.

Cette 11e révision de l’AVS est censée ouvrir la voie à la consolidation des acquis sociaux afin que les assurances sociales puissent résister aux changements des structures démographiques.

Toni Bortoluzzi
Toni Bortoluzzi
Affoltern am Albis (ZH)
 
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