Protéger les frontières – agir au lieu d’attendre!

Je vous salue cordialement à la première assemblée des délégués après les élections fédérales ou devrais-je dire plutôt à la dernière assemblée des délégués de cette législature? Pourquoi cette interrogation?

Toni Brunner
Toni Brunner
conseiller national Ebnat-Kappel (SG)

Je vous salue cordialement à la première assemblée des délégués après les élections fédérales ou devrais-je dire plutôt à la dernière assemblée des délégués de cette législature? Pourquoi cette interrogation?

Il existe des événements qui sont d'une certaine importance – je range les élections du 18 octobre dernier dans cette catégorie – mais qui doivent tout de même être subordonnés aux données et à la politique à long terme. Les nouvelles majorités au Conseil national doivent être exploitées pour le bien de la Suisse, par exemple pour réduire la bureaucratie, élaguer l'administration fédérale, sauvegarder un marché du travail libéral, assurer un approvisionnement énergétique sûr et à un prix abordable ou encore pour stabiliser les institutions sociales. Voilà pourquoi nous passerons aujourd'hui, après une brève analyse des élections, immédiatement à notre ordre du jour, donc à l'exécution de notre mandat politique. Cela dit, je ne voudrais pas manquer de vous remercier chaleureusement toutes et tous de votre engagement dans la campagne électorale qui vient de se terminer. Et je souhaite plein succès aux candidats et aux partis cantonaux qui doivent encore se battre dans un deuxième tour de scrutin.

L'Europe est submergée

On nous a attaqués après notre dernière assemblée des délégués, juste avant la pause estivale. Nous avions placé l'asile et la migration au centre de nos débats. Ce thème n'a aucune actualité, le chaos dans l'asile n'existe pas, l'UDC se saisit de ces thèmes juste pour faire sa campagne électorale, nous a-t-on reproché, nos adversaires politiques se faisant évidemment les plus bruyants. Que s'est-il passé entre-temps? L'Europe est proprement submergé par une vague de migration sans pareille. Des signaux contreproductifs et l'"invitation" douteuse de la chancelière allemande Merkel ont eu des conséquences fatales dont l'Europe ressent les effets désastreux depuis la Grèce jusqu'au Cap Nord. Tout le continent est ébranlé.

Le double du nombre de demandes d'asile?

Nonobstant les propos lénifiants des autorités et les tentatives ridiculement obstinées de dissimuler cette thématique avant les élections fédérales, la Suisse est comme de coutume touchée plus que la majorité des autres pays par ce phénomène. Le développement des demandes d'asile prouve que la situation s'aggrave rapidement pour notre pays. Si les chiffres du mois de septembre se poursuivent, la Suisse aura à traiter plus de 54 000 demandes d'asile durant les douze mois à venir. Même pendant la guerre du Kosovo on n'avait pas vu ça. Or, la Suisse supporte depuis de nombreuses années une des charges les plus élevées d'Europe en matière d'asile. Comme les mois précédents, la Suisse a reçu en septembre 2015 plus de demandes d'asile par habitant que par exemple l'Allemagne (4544 demandes d'asile en Suisse contre 43 071 en Allemagne qui compte dix fois plus d'habitants que notre pays). Les structures d'accueil dans les cantons et les communes sont débordées. Les passages frontaliers clandestins augmentent tous les jours.

Réintroduire les contrôles aux frontières

L'UDC a déjà réagi l'été dernier en exigeant de réintroduire des contrôles aux frontières et de distinguer entre personnes dont la vie et l'intégrité physique sont menacées, réfugiés de la guerre, migrants économiques et autres profiteurs des institutions sociales. Elle a également demandé un moratoire en matière d'asile pour que la Suisse puisse se ménager du temps et une marge de manœuvre permettant de pratiquer une politique ferme sur la base du droit en vigueur et d'assécher le marché des brutales bandes de passeurs. Le Parlement n'a rien voulu savoir de tout cela et a refusé en bloc toutes les propositions de l'UDC.

Signer maintenant le référendum concernant l'asile

En lieu et place, le Parlement a fait passer à toute vitesse et sans aucun esprit critique une révision de la loi sur l'asile qui repose sur le système Dublin, dont l'échec est patent, et qui accroît encore le pouvoir d'attraction de la Suisse en offrant un avocat gratuit à chaque immigrant clandestin. De plus, cette loi enlève tout droit de participation aux citoyennes et aux citoyens ainsi qu'aux communes. Même des expropriations seront possibles pour installer des centres d'accueil. L'UDC refuse de participer à cette politique et veut donner le dernier mot au peuple. Voilà pourquoi nous avons lancé un référendum contre cette révision inapte et dangereuse de la loi sur l'asile.

C'est maintenant qu'il faut agir. Il ne s'agit pas seulement de mener une politique d'asile rigoureuse et conforme à notre tradition humanitaire, mais aussi de préserver la sécurité du pays et de ces habitants. Demain déjà, le flot de requérants d'asile peut se déplacer, augmenter et déferler avec encore plus de force sur notre pays. Cette invasion peut rapidement déstabiliser notre société comme c'est d'ailleurs déjà le cas dans d'autres pays. Il est évident que la Suisse et ses autorités seraient très vite dépassées par un tel scénario. Il ne faut pas en arriver là. Nous devons agir dès à présent pour éviter une telle extrémité. J'invite donc une fois de plus avec instance le Conseil fédéral à veiller à ce que la Suisse protège à nouveau elle-même et de manière autonome ses frontières. Le Parlement devra débattre durant la prochaine session d'hiver de cette question dans le cadre d'une séance extraordinaire – une fois de plus uniquement à la demande de l'UDC.

Appliquer les décisions du peuple

Dès le début de la nouvelle législature, nous devrons nous atteler à plusieurs mandats de taille. La gestion et la réduction autonomes de l'immigration, que le peuple a exigées lors d'une votation, doivent enfin être traduites dans les faits. Parallèlement, il faut empêcher que le Conseil fédéral rattache la Suisse à l'UE via un accord-cadre. Ces questions concernent, ni plus, ni moins, l'indépendance et la souveraineté de notre pays.

Pour plus de sécurité – expulser enfin les étrangers criminels

Vers la fin février déjà, nous devrons nous battre pour l'application d'une décision du peuple. Les élections à peine passées, une campagne de votation d'une importance capitale nous attend avec l'initiative de mise en œuvre qui impose l'application de l'article sur le renvoi des étrangers criminels approuvé par les citoyennes et les citoyens en 2010. Une fois de plus, je compte sur vous tous! Le Parlement a approuvé une loi inapte qui ne changera rien à la pratique actuelle. Grâce à l'initiative de mise en œuvre qui sera immédiatement applicable si elle est acceptée, la population pourra enfin renforcer sa propre sécurité. Nous devrons mener une campagne de votation énergique, expliquer nos propositions et motiver les gens à se rendre aux urnes. Notre prochaine assemblée des délégués de janvier 2016 sera principalement consacrée à cette thématique.

Vous le voyez bien: nous avons beaucoup de travail. Retroussons nos manches. Je déclare ouverte l'assemblée des délégués d'aujourd'hui.

Toni Brunner
Toni Brunner
conseiller national Ebnat-Kappel (SG)
 
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