Exposé

Une pénurie d’électricité menace la Suisse

Depuis le début du XXe siècle, la consommation finale d’énergie n’a cessé d’augmenter en Suisse. Ce phénomène ne se limite cependant pas à la Suisse, mais touche le monde entier. Cette évolution s’exp

Toni Brunner
Toni Brunner
conseiller national Ebnat-Kappel (SG)

Depuis le début du XXe siècle, la consommation finale d’énergie n’a cessé d’augmenter en Suisse. Ce phénomène ne se limite cependant pas à la Suisse, mais touche le monde entier.

Cette évolution s’explique par l’industrialisation et la motorisation de la société, parallèlement à la croissance économie et démographique. Malgré la progression du rendement énergétique et malgré la multiplication des contraintes légales, la consommation d’électricité ne cesse de croître en Suisse. Elle a triplé durant les 44 dernières années. Cette tendance se poursuivra sans aucun doute en raison des applications de plus en plus nombreuses et des causes mentionnées plus haut.

A côté d’une production électrique nationale avantageuse, sûre et ménageant l’environnement, la Suisse a profité ces dernières décennies de fournitures d’électricité relativement avantageuses en provenance de l’étranger. Cette situation va cependant changer dans quelques années: les contrats de fourniture d’électricité nucléaire française arrivent en effet à échéance. Il n’est pas certain du tout que la Suisse puisse continuer d’acheter de l’électricité à bas prix, car les pays voisins connaissent également des besoins croissants dans ce domaine. En outre, les trois plus anciennes usines nucléaires de Suisse – Beznau I et II ainsi que Mühleberg – arrivent à la fin de leur durée d’exploitation. Conclusion: vers l’année 2020, la Suisse risque de se retrouver en situation de pénurie d’électricité.

Les incertitudes qui marquent la situation politique mondiale sont un autre problème. Les Etats producteurs hésitent de moins en moins à se servir de l’énergie comme d’un moyen de pression politique. Aujourd’hui déjà, cette tendance affecte les fournitures de pétrole et de gaz naturel. Devant cette situation, la Suisse doit prendre des mesures pour s’assurer un approvisionnement électrique sûr, avantageux et indépendant.

Non au renchérissement artificiel de l’électricité
Comme jusqu’ici, l’approvisionnement électrique de la Suisse doit être soumis au régime de la concurrence. Des impôts et redevances qui visent à renchérir artificiellement l’électricité doivent être refusés. Ils menacent la croissance et l’emploi en réduisant l’attractivité économique de la Suisse. L’UDC s’oppose avec détermination à l’orientation idéologique de la consommation et refuse par conséquent des taxes d’incitation.

L’UDC combat les taxes d’incitation et d’encouragement étatiques sur l’énergie. Elle s’oppose également aux subventions publiques accordées à certaines formes d’énergie.

Indépendance de l’étranger dans le domaine électrique
L’industrie suisse a besoin d’un approvisionnement électrique performant. A l’avenir, les importations d’électricité ne permettront plus de répondre à cette exigence. Pour garantir un approvisionnement sûr également en des périodes politiquement incertaines, la première priorité doit être accordée à l’augmentation de la production indigène. Cette action doit se concentrer sur des formes d’énergie avantageuses, qui ont fait leurs preuves et qui sont concurrentielles.

L’UDC demande donc

  • l’extension des agents énergétiques éprouvés que sont la force hydraulique et la force nucléaire;
  • une rapide décision de principe en faveur de l’énergie nucléaire;
  • le lancement immédiat de la planification en vue du remplacement des centrales nucléaires;
  • la rapide solution du problème des déchets radioactifs.

Production électrique ménageant l’environnement
L’UDC soutient l’idée d’une production électrique ne générant pas de CO2. En effet, une production électrique faible en émissions nocives contribue non seulement à la protection de l’environnement, mais aussi à l’attractivité économique de la Suisse. La composition actuelle de l’approvisionnement électrique, qui repose sur la force hydraulique et le nucléaire, répond bien à cette exigence. L’exploitation de ces deux ressources doit donc être renforcée.

Les deux agents énergétiques que sont la force hydraulique et la force nucléaire doivent à l’avenir également assurer la majeure partie de l’approvisionnement électrique de la Suisse. Quant aux énergies alternatives, elles doivent se faire elles-mêmes une place sur le marché. L’Etat doit se contenter de leur offrir des conditions-cadres avantageuses afin de faciliter les investissements de l’industrie ainsi que des arts et métiers dans des agents énergétiques comme le bois et la biomasse.

Tout en augmentant la production électrique, il faut aussi accroître le rendement énergétique des différentes formes d’énergies. Aujourd’hui déjà, la Suisse occupe cependant une position de pointe dans cette discipline comme en témoigne le graphique joint en annexe. Il s’agit donc de respecter le principe de la proportionnalité. Il ne sert en particulier à rien d’investir des sommes énormes d’argent des contribuables dans des mesures qui apportent des économies d’énergie de quelques dixièmes de pour-cent. L’UDC préfère miser sur la poursuite des mesures facultatives prises par l’économie, mesures dont l’efficacité est réelle.

L’UDC s’oppose avec détermination aux programmes d’encouragement et taxes d’incitation pour accroître le rendement énergétique.

Toni Brunner
Toni Brunner
conseiller national Ebnat-Kappel (SG)
 
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