Journal du parti Franc-parler décembre 2019

Faire une analyse sans tabou

Nous nous pencherons longtemps encore sur les dernières élections. Avec ses 25,6 pour cent, l’UDC reste de loin la force politique la plus importante de notre pays. Nous pouvons également nous réjouir d’avoir 13 excellents nouveaux conseillers nationaux et conseillers aux Etats. A part ça, compte tenu des lourdes pertes que nous avons subies, il n’y a guère de raisons de nous réjouir.

Pas question de passer sous silence les résultats de ces élections: L’UDC a perdu au total 3,8 % de son électorat et onze sièges au Parlement. A l’exception des cantons d’Obwald, des Grisons, du Tessin, du Jura et des deux Appenzell, nous avons subi des pertes partout. Celles-ci vont de -2,3 pour cent en Valais à -18,6 pour cent dans le canton de Nidwald (résultat qu’il convient toutefois de relativiser puisque le canton de Nidwald élit selon le système majoritaire). Les pertes importantes constatées en Suisse romande sont particulièrement préoccupantes. Avant d’en aborder les raisons, permettez-moi quelques réflexions de fond. Comme le montre la comparaison sur le long terme (voir graphique), la part de l’électorat évolue comme une vague. Le résultat record de 2015 doit également beaucoup à la représentation proportionnelle. Cela étant, si nous avons peut-être reculé, l’UDC reste le parti le plus fort de Suisse, avec 25,6% de l’électorat. En outre, les autres partis représentés au Conseil fédéral ont également subi des pertes. Le PS n’a convaincu que 16,8 % de l’électorat, son pire résultat des 100 dernières années. Le PLR a également obtenu son pire résultat en 100 ans.  En 1999, sa part de l’électorat était encore de 19,9 pour cent alors qu’elle est maintenant de 15,1 pour cent. Regarder les statistiques ne va certes pas amoindrir nos pertes, mais permet de relativiser les choses.

Le mouvement pro-climat et des querelles internes ont profité à l’adversaire 
Mais quelles sont les raisons de ces pertes? Sans préjuger de l’analyse en cours dans les sections cantonales, on peut d’ores et déjà avancer quelques explications.

Le mouvement en faveur du climat a incontestablement profité à nos adversaires politiques. La baisse de 3,5 % du taux de participation électorale par rapport à 2015 a certainement aussi eu un effet. Le faible taux de participation électorale dans les communautés rurales où l’UDC est forte, est particulièrement préoccupant. L’une des raisons pour lesquelles un grand nombre de nos électeurs sont restés à la maison est probablement le fait que certains d’entre eux se sont résignés suite à la non-application de l’initiative sur l’immigration de masse et la mise en œuvre peu judicieuse de l’initiative sur le renvoi.

Cela étant, une grande partie de ce revers électoral s’explique pour des raisons internes: les querelles internes au parti, qui ont malheureusement éclaté au grand jour à Bâle ou à Neuchâtel, n’ont en effet pas manqué d’avoir des répercussions sur l’électorat. Et à juste titre, soit dit en passant: celles et ceux qui se préoccupent avant tout d’eux-mêmes au lieu de chercher des solutions aux graves problèmes de notre pays ne devraient pas être surpris s’ils perdent la confiance des électrices et des électeurs.

Nous avons en outre négligé, que ce soit au niveau suisse ou dans de nombreux cantons, un travail fondamental sur des sujets qui ne figurent pas parmi nos thèmes fondamentaux. Ce travail de fond dans différents dossiers doit être amélioré. Nous devons désigner des personnes encore plus responsables, qui recherchent systématiquement l’échange avec des experts, des responsables politiques cantonaux et nationaux et qui élaborent des propositions de solutions adaptées, avec les indispensables variantes. En outre, les échanges avec notre électorat devraient être intensifiés, par exemple via la publication systématique  de «rétrospectives des sessions» et de «rencontres avec l’UDC», et ce, dans toutes les régions.

Les vents contraires ne sauraient nous faire oublier nos valeurs et nos convictions 
Mais pas question de nous contenter de ces explications. Nous poursuivrons donc notre examen, sans relâche et avec détermination, afin de savoir dans quelle mesure nous sommes nous-mêmes responsables de la perte de sièges et pourquoi nous n’avons pas réussi à mobiliser notre électorat; et nous discuterons ouvertement des leçons qu’il convient d’en tirer. Mais ce que nous ne ferons certainement pas c’est, au vu des pertes de sièges subies, de changer le programme de notre parti et de redéfinir nos thématiques prioritaires. L’UDC s’engage pour une Suisse libre, sûre et indépendante. Nous continuerons à lutter sans relâche pour nos valeurs, parce que nous n’avons pas oublié que la responsabilité personnelle, une classe moyenne forte, une immigration contrôlée et une économie florissante contribuent de manière significative au succès et à la prospérité de notre pays et du peuple suisse. 

Contrairement aux autres partis, nous n’avons pas besoin de mener une discussion sur nos valeurs. Nous considérons en revanche le glissement à gauche du Parlement comme un défi et une occasion de démontrer de manière encore plus claire au cours des quatre prochaines années que les manigances sur la politique migratoire, le ricanement de l’UE et l’hystérie environnementale, combinés aux abus de l’État, portent préjudice à notre pays. Comme l’a dit le chef de la campagne électorale Adrian Amstutz devant les délégués à Niederglatt: La défaite du 20 octobre est aussi notre chance pour les quatre prochaines années.

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par l’auteur
UDC conseiller national (BE)
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