Les raisons pour lesquelles nous ne pouvons pas nous offrir cette réforme de la prévoyance vieillesse

L’AVS est le pilier principal de la prévoyance vieillesse suisse. Sa situation financière n’est cependant pas bonne. Les dépenses dépassent largement les recettes: en 2015, l’excédent de dépenses était de 600 millions de francs; il sera de 1,4 milliard en 2021, de 7 milliards en 2030 et de plus de 15 milliards de francs par an dès 2045.

Sebastian Frehner
Sebastian Frehner
conseiller national Basel (BS)

La réforme "Prévoyance vieillesse 2020" ne résout pas les problèmes financiers de l’AVS, beaucoup s’en faut. L’augmentation de l’âge de la retraite des femmes de 64 à 65 ans apporte certes des recettes supplémentaires de 1,2 milliard de francs annuels, mais, parallèlement, les rentes seront augmentées (plus 70 francs/mois, resp. augmentation du plafond pour les couples à 155%) si bien que les charges de l’AVS progressent de 1,4 milliard de francs. Résultat final: en cas d’acceptation de la réforme, l’AVS devra dépenser 200 millions de francs par an de plus qu’aujourd’hui.

L’augmentation de la TVA de 0,6 point-% et des prélèvements sur les salaires de 0,3% n’est que d’une utilité apparente. Certes, ces mesures génèrent 2,1 milliards de plus côté TVA et 1,4 milliard de francs de plus côté prélèvements salariaux, mais ces hausses d’impôt nuisent durablement aux consommateurs et à l’économie. De plus, leurs effets seront très vite annihilés: les générations des années à forte natalité (1955 à 1969) partant à la retraite dans les 15 années à venir, l’augmentation des rentes AVS sera d’autant plus lourde à supporter. L’AVS retombera donc très vite dans les chiffres rouges: son déficit atteindra 3 milliards en 2030, 7 milliards en 2035 et 12 milliards de francs par an à partir de 2045.

Le deuxième pilier de la prévoyance vieillesse est actuellement affecté par une redistribution massive des fonds au détriment des jeunes et au profit des aînés. Les rentes garanties ne pouvant être financées par les cotisations en raison des taux de conversion trop élevés, les actifs subventionnent les rentes versées actuellement à raison de 5,3 milliards de francs par an. Cette redistribution sera certes atténuée par la baisse prévue du taux de conversion de 6,8 à 6%, mais l’augmentation de la rente AVS, qui est principalement financée par les jeunes, accroît à nouveau l’écart entre les générations.

Conclusion: la révision de la prévoyance vieillesse approuvée par le Parlement fédéral accélère la marche de l’AVS vers la ruine et charge trop fortement les consommateurs, les jeunes générations et l’économie. Il faut donc que nous votions NON le 24 septembre 2017.

Sebastian Frehner
Sebastian Frehner
conseiller national Basel (BS)
 
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