éditorial

L’UDC demande la destitution du président de la Commission fédérale contre le racisme

Dans une lettre datée du 10 décembre 2009 et adressée au conseiller fédéral Didier Burkhalter, l’UDC a demandé la destitution du professeur Georg Kreis de sa fonction de président de la Commission…

Dans une lettre datée du 10 décembre 2009 et adressée au conseiller fédéral Didier Burkhalter, l’UDC a demandé la destitution du professeur Georg Kreis de sa fonction de président de la Commission fédérale contre le racisme. Georg Kreis a en effet grossièrement dénigré le peuple suisse dans le cadre d’une émission télévisée. Il n’est donc plus tolérable en tant que président de cette commission

Voici le texte de la lettre adressée au conseiller fédéral Didier Burkhalter:

Berne, le 10 décembre 2009

Monsieur le Conseiller fédéral,

Mardi 8 décembre 2009, la télévision suisse a diffusé sur le premier canal à partir de 22.25 heures l’émission « Club » consacrée au thème « Interdiction des minarets: faut-il à nouveau la lever? ». Dans le courant de l’émission, un des invités au débat, le professeur Georg Kreis, président de la Commission fédérale contre le racisme, a fait la déclaration suivante (traduction textuelle de l’allemand): « Si l’UDC avait lancé dans les années trente une initiative contre la ‘juivisation’ de la Suisse – car il s’agit là d’un processus parallèle à l’islamisation de la Suisse, bien que cela ne pose pas de problème – l’UDC de l’époque aurait éventuellement obtenu un résultat semblable en raison des craintes, des fameuses craintes et de la crise économique et nous aurions un problème aujourd’hui… »

Par cette affirmation, le professeur Georg Kreis ose sous-entendre que la majorité des citoyennes et citoyens suisses des années trente auraient été prêts à soutenir des mesures antisémites comparables à celles dont souffrait la population juive dans l’Allemagne nazie. De surcroît, le professeur Kreis suggère ainsi que l’UDC, ses électeurs et les partisans de l’initiative contre les minarets constituent une masse de citoyennes et de citoyens potentiellement xénophobes, voire racistes.

Nous considérons l’intervention du professeur Kreis comme l’expression d’une arrogance monstrueuse face aux citoyennes et citoyens suisses. Le caractère spéculatif et diffamatoire de cette déclaration témoigne par ailleurs d’une absence totale d’honnêteté scientifique qui est d’autant moins acceptable qu’elle est le fait d’un professeur d’histoire. Le professeur Kreis a honteusement injurié la génération de la guerre et insulté toutes les Suissesses et tous les Suisses qui se sont engagés pour les juifs persécutés sans en tirer de la publicité personnelle. La déclaration du professeur Kreis salit la mémoire de ces personnes.

Un pareil écart de langage ne saurait rester sans conséquence. Par sa déclaration excessive et arrogante, le professeur Kreis s’est lui-même disqualifié pour l’exercice de sa fonction de président de la Commission fédérale contre le racisme. Nous vous prions donc, Monsieur le Conseiller fédéral, de prendre les mesures nécessaires pour que le professeur Georg Kreis soit immédiatement démis de cette fonction dont il est manifestement indigne.

Avec nos meilleures salutations

Toni Brunner, conseiller national, président UDC Suisse
Martin Baltisser, secrétaire général UDC Suisse

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