éditorial

Sécurité: les vaines déclarations de Christoph Darbellay

La sécurité est globale, a dit Christoph Darbellay samedi dernier devant les délégués de son parti. Un verbiage qui n’engage à rien alors…

Privé : Silvia Bär
Privé : Silvia Bär
(BE)

La sécurité est globale, a dit Christoph Darbellay samedi dernier devant les délégués de son parti. Un verbiage qui n’engage à rien alors que l’on attend toujours des actes de son parti.

Réuni en juin 2009 pour une session extraordinaire sur le thème du « Renforcement du droit pénal », le Conseil national a approuvé entre autres un durcissement des peines pour viol et lésions corporelles graves; il a demandé la réintroduction des courtes peines privatives de liberté et la suppression du travail d’intérêt général prononcé avec sursis. La Grande Chambre a aussi appuyé la motion de la conseillère nationale UDC Natalie Rickli exigeant la tenue d’un registre des pédophiles. Or, durant la session d’hiver 2009, le Conseil des Etats, chambre dominée par le PDC, a transformé contre la volonté de l’UDC ces motions en demandes d’examen et reporté à plus tard d’autres interventions dans le même domaine. Aujourd’hui le PDC demande bruyamment une liste noire des pédophiles. Cela fait longtemps que l’UDC a fait des propositions dans ce sens. Jeudi prochain, la PDC aura l’occasion de prouver à la Commission des affaires juridiques du Conseil national s’il tient sérieusement à la sécurité de la population suisse.

La conseillère nationale Natalie Rickli a déposé le 5 mars une motion exigeant la création d’un registre des pédophiles (08.3033). Cette motion a été acceptée lors de la session extraordinaire du Conseil national sur le renforcement du droit pénal, mais malheureusement la commission des affaires juridiques du Conseil des Etats l’a renvoyée à plus tard. Natalie Rickli a déposé de surcroît le 20 mars 2009 une initiative parlementaire demandant la création d’un registre non seulement des pédophiles, mais de tous les criminels sexuels. Cette proposition (09.423) sera examinée jeudi prochain par la commission des affaires juridiques du Conseil national. Le PDC aura alors l’occasion de faire suivre d’actes les grandes déclarations de son président.

Plus de 600 assassins, violeurs et pédophiles sont condamnés chaque année en Suisse. La grande majorité recouvre la liberté et bon nombre d’entre eux deviennent récidivistes. Les dispositions légales en vigueur ne permettent que rarement un internement. En créant un registre des pédophiles ainsi que des criminels violents et sexuels avec indication du domicile et du lieu de travail, on renforcerait la protection de la population contre les récidivistes et on assurerait une meilleure prévention. Cette banque de données aurait un effet dissuasif sur les criminels potentiels et faciliterait la recherche policière en cas de crime. Les personnes figurant dans ce registre auraient l’obligation d’annoncer leur domicile et leur lieu de travail ainsi que les éventuels changements. Les autorités et la police bénéficieraient d’un accès direct à ces informations qui ne seraient effacées qu’à la mort des personnes enregistrées.

L’UDC observera attentivement les parlementaires PDC membres de la commission des affaires juridiques quand il s’agira de voter sur l’initiative parlementaire de Natalie Rickli.

Privé : Silvia Bär
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(BE)
 
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