Grandes lignes de la politique UDC concernant l’école et la formation

Nous avons derrière nous trois ans de travaux intensifs en groupes de travail, en cercles de discussion, en groupes spécialisés de l’UDC. Le résultat est un document de fond relatif à l’école…

Ulrich Schlüer
Flaach (ZH)

Nous avons derrière nous trois ans de travaux intensifs en groupes de travail, en cercles de discussion, en groupes spécialisés de l’UDC. Le résultat est un document de fond relatif à l’école publique, dont la rigueur avec laquelle il met en lumière tous les problèmes relatifs à l’école publique est sans égale parmi les documents de tous les autres partis.

Mise en pratique
Il est à présent temps de passer à la mise en œuvre. La crise de l’école publique n’est pas théorique, c’est une crise palpable. Le niveau de la formation baisse en Suisse. Les plaintes des maîtres d’apprentissage sur le bagage toujours plus maigre de leurs apprentis remplissent des classeurs entiers. Les hautes écoles enregistrent un recul dramatique des diplômés réussissant dans la concurrence internationale provenant de l’école publique suisse. Notre industrie dénonce l’absence alarmante de relève en sciences naturelles. Si le haut niveau des salaires ne permettait pas d’attirer de jeunes techniciens, ingénieurs, chercheurs en sciences naturelles des quatre coins du monde, il y a longtemps que la place scientifique suisse aurait rendu son dernier souffle, faute de relève nationale.

Nos fonctionnaires de la formation ne semblent pas préoccupés outre mesure par ces cris d’alerte du monde du travail. Ils continuent de bricoler leurs modèles, rêvent de leur système unifié, géré par ordinateur, déshumanisé, au sens propre du terme, qui rabaisse les enseignants à des fonctionnaires transmetteurs de matières et les élèves à des unités standard présentant tous un certain besoin de thérapie. Pour que le système déshumanisé puisse enfin fonctionner, les fonctionnaires veulent arracher tous les enfants, dès leur plus jeune âge, à l’éduction parentale, à l’affection parentale, à l’accompagnement parental.

Le travail effectué sur le document UDC relatif à l’école publique n’a pas pu être achevé pour l’assemblée d’aujourd’hui. Le travail de l’UDC commence sur cette base. Vous le constatez vous-mêmes : pour chaque question importante qui touche actuellement les parents d’enfants scolarisés à l’école publique, le document UDC contient des prises de position indépendantes, préparées avec rigueur par l’UDC. Ce sont souvent des points de vue opposés à la doctrine officielle des fonctionnaires de la formation qui, pour se libérer de tout contrôle parlementaire, se sont incrustés en tant que promoteurs de la réforme dans l’appareil de la Conférence des directrices et directeurs cantonaux de l’instruction publique. Servez-vous de notre document pour vos initiatives de politique de formation dans votre canton. Nous vous offrirons sur demande des orateurs ou des formations.

Centralisation
Il y a trois ans à peine, aucun parti suisse ne se penchait encore sur la problématique de l’école publique au niveau national. La politique relative à l’école publique était, du moins au sein de l’UDC, en de bonnes mains auprès des sections cantonales – tant qu’elle relevait encore de la souveraineté cantonale.

Or, les parlements cantonaux ont été déchus d’éléments essentiels de la politique relative à l’instruction publique. Bien des parlements cantonaux ne se sont pas même rendu compte de la mesure de cette perte de souveraineté en la matière, depuis que les fonctionnaires de la Conférence des directrices et directeurs cantonaux de l’instruction publique ont commencé, en réglementant, décrétant et bureaucratisant, à accaparer le système scolaire. Ils ont inoculé la réformite à l’école publique. Parce que la succession de réformes innombrables, introduites de manière désorganisée et souvent contradictoires, a fait oublier son but, la réformite a usé l’école et les enseignants.

Les réformes ont été dictées par des idéologues qui affirmaient que leurs revendications étaient basées sur des « connaissances scientifiques ». Ce n’était là que du faux-monnayage politique. Des dogmes gauchisants, antisociaux, opposés à la famille et à l’autorité ont été les moteurs de cette réformite. Le caractère prétendument scientifique n’était qu’une couverture miteuse. L’affirmation, présentée comme un fait établi, selon laquelle les jeunes aux cerveaux précocement remplis de connaissances deviendraient plus tard des ratés complets s’est avérée d’une absurdité intenable.

Colère et frustration
La réformite laisse sur son passage des parents en colère et des enseignants frustrés. La formation des enseignants a été pompeusement reclassée à un niveau invraisemblablement académisé. Les hautes écoles pédagogiques ne sont de loin pas à même de garantir une relève d’enseignants suffisante pour l’école publique. Sans les personnes issues d’autres domaines, qui choisissent avec un enthousiasme manifeste un cursus contournant les hautes écoles, l’école publique aurait fini par imploser faute d’enseignants. Le fait que la direction d’une école requière avant tout des qualités de dirigeant est une évidence que les idéologues de la CDIP refusent d’admettre de manière aussi bornée que nuisible.

Chaque année, des centaines d’enseignantes et d’enseignants à bout, souvent jeunes, se détournent de leur profession après une courte période d’exercice. À présent que le dogme selon lequel il ne fallait désormais permettre l’accès aux salles de classe qu’aux universitaires a connu un échec fracassant, il faut désormais impérativement courtiser les personnes ayant suivi d’autres parcours de formation qui, lorsqu’elles disposent de compétences managériales, soulagent effectivement l’école de tous les problèmes qui s’y accumulent.

Ordinateurs ou pédagogues
Mais que faire désormais des hautes écoles pédagogiques, figures de proue fossiles de l’académisation ratée de la formation des enseignants ? On voulait élever les maîtres d’école au rang d’« érudits théoriciens ». Or, parce que la pratique sanctionne les mensonges de la théorie, le résultat a été l’exode pur et simple de trop nombreux enseignants. Et la profession d’enseignant devient une aire de jeux pour les stratèges du temps partiel, qui s’arrangent pour que la responsabilité des classes et des élèves puisse être attribuée à un quelconque teaching team, de sorte que personne n’assume plus de responsabilité personnelle, concrète, pour les élèves et la classe. L’évaluation de ceux-ci serait assurée, dit-on, par des programmes informatiques, qui produiraient comme par magie un « portfolio » pour chaque élève.

En réalité, si l’élève veut s’épanouir physiquement et psychiquement à l’école, il a besoin d’un échange avec une personne, avec un pédagogue, qui s’investit pour lui entièrement et sans réserve, pas à temps partiel. Celui-ci, en sa qualité d’être humain, de pédagogue, lui transmet la formation de sorte que lui, l’élève, le jeune, par un contact permanent avec le « maître » qui le conduit vers sa formation, puisse gagner en connaissances, en savoir-faire et en motivation.

Bureaucratie de contrôle insensée
L’école publique a fortement souffert du délire d’égalité qui semble avoir gagné les bureaucrates de la formation, dans une « fièvre collective ». Pour concrétiser ce délire d’égalité, ils ont frénétiquement mis en place une bureaucratie de contrôle, qui, telle une toile d’araignée, emprisonne aujourd’hui l’ensemble du système scolaire. Des enseignants profondément frustrés, contraints de courir d’une séance à l’autre et de remplir d’innombrables formulaires, perdent tout plaisir à exercer leur métier. La profession d’enseignant, qui accordait jadis au pédagogue talentueux et engagé une grande liberté entrepreneuriale dans l’organisation de l’enseignement, qui était alors considérée par beaucoup comme une profession de rêve, est empêtrée dans le ghetto nivelé d’une bureaucratisation abrutissante.

Ceux qui appellent à une amélioration doivent octroyer une plus grande marge de manœuvre à l’enseignant. Ils doivent lui permettre de travailler en tant que pédagogue engagé dans la salle de classe ; avec la jeunesse, pas avec l’ordinateur, pas avec des piles de formulaires devant les yeux. Il est clair qu’il faut fixer aux enseignants des objectifs à atteindre avec leurs élèves, avec tous les élèves. Mais le chemin vers ces objectifs doit être laissé à leur libre organisation des cours.

Il serait totalement erroné de céder face aux revendications visant à réduire le nombre d’heures d’enseignement. C’est l’objectif contraire qui doit être poursuivi. La bureaucratie doit être élaguée le plus possible. La place de l’enseignant est dans la salle de classe, pas dans une prison de formulaires.

Les enfants ne sont pas des rats de laboratoire
Une autre exigence s’impose depuis longtemps : il est grand temps d’arrêter d’abuser des enfants et des élèves en s’en servant comme de cobayes de réformateurs mus par leur propre idéologie, dont l’objectif principal est la destruction de l’autorité. Ces réformateurs autoproclamés ne cherchent qu’à anéantir la famille traditionnelle, qu’ils rejettent pour des raisons idéologiques. Ils ont voulu enterrer l’autorité de l’enseignant. Les ruines du désastre qu’ils ont provoqué s’étalent au grand jour. On ne peut plus refuser de voir la vérité en face.

Avec le document de fond sur l’école publique, l’UDC a posé les bases vous permettant, en tant qu’hommes et femmes politiques actifs dans le domaine de la formation, de prendre en main son évolution au niveau fédéral, cantonal et local : Finie la bureaucratisation, place à une école publique conçue par des humains pour de jeunes humains et non pour des unités standards.
Pour que l’éducation réussisse, qu’il s’agisse de celle donnée par les parents ou de la transmission de savoir à l’école, les élèves doivent pouvoir s’orienter sur des personnes. Les jeunes ne sont pas une masse formatée pour l’ordinateur. Les jeunes ont besoin de repères. De repères que seules des personnes peuvent leur donner. Des personnes qui assument une responsabilité à leur égard et dont les jeunes sentent l’engagement en faveur de la jeunesse. La Suisse a besoin de parents et de pédagogues qui aiment chaque jeune, chaque élève avec toutes ses particularités. Tel est le fondement d’un développement constructif, le terreau fertile dans lequel la volonté de performance peut prospérer. La performance et l’incitation à la performance sont les piliers d’une école publique créée par des hommes et des femmes, qui prépare les jeunes à être maîtres de le

Ulrich Schlüer
Flaach (ZH)
 
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