Exposé

L’art véritable n’a que faire de proclamations et s’accomplit dans le silence. (Marcel Proust)

L’UDC estime nécessaire de revenir sur un problème récurrent, résistant depuis plus de quatre ans aux divers traitements proposés par des Conseillères fédérales qui ne se sont saisies du dossier…

Yvan Perrin
Yvan Perrin
conseiller national La Côte-aux-Fées (NE)

L’UDC estime nécessaire de revenir sur un problème récurrent, résistant depuis plus de quatre ans aux divers traitements proposés par des Conseillères fédérales qui ne se sont saisies du dossier qu’à reculon. Alors qu’entre 2004 et 2007, soit sous l’ère Blocher, le nombre de demandes n’avait cessé de décroitre, la tendance haussière a repris de plus belle dès 2008 avec l’arrivée d’Eveline Widmer-Schlumpf. Malgré une loi claire, bénéficiant d’une incontestable légitimité démocratique eu égard à sa large acceptation par le Peuple à hauteur de 68% le 24 septembre 2006, il y a tout juste cinq. Malheureusement, plutôt que d’appliquer des dispositions claires et soutenues par une large part de la population, la nouvelle responsable du Département s’est attaquée en priorité à son personnel de sorte qu’en poussant un peu le trait, on pourrait assez aisément penser que les seules expulsions prononcées par Eveline Widmer-Schlumpf l’ont été au détriment de ses propres collaborateurs.

Avec l’arrivée de Simonetta Sommaruga, les choses allaient changer, on allait voir ce qu’on allait voir. Le 10 mai 2011, un quotidien romand titrait « Simonetta Sommaruga veut révolutionner l’asile ». Magnifique effet d’annonce, but avoué, faire passer la durée d’une procédure de 1’400 à 120 jours. L’UDC battue sur son propre terrain, enfin une politique efficace qui résoudrait durablement le problème et permettrait de gérer l’arrivée massive de requérants en provenance du Maghreb venus frapper à notre porte suite au Printemps arabe. Les espoirs étaient grands et la désillusion fut à la hauteur des attentes suscitées. Grand parleur, petit faiseur marche manifestement aussi au féminin puisqu’aujourd’hui, la seule mesure concrète prise en matière d’asile fut le départ d’Allard du Bois-Reymond, Simonetta Sommaruga marchant sur les traces de sa devancière en matière de collaborateurs remerciés. Au final, des annonces mais pas d’effets.

Et pendant ce temps, la situation ne cesse de se dégrader. Alors qu’il n’y avait pas besoin d’être grand clerc pour comprendre que la Suisse serait immanquablement touchée par l’arrivée de requérants sur Lampedusa, on a préféré attendre pour être sûrs plutôt qu’anticiper. Dès lors, c’est en urgence qu’on ouvre des centres d’accueil tous azimuts, y compris dans les sous-sols d’une école, provoquant l’inquiétude légitime des parents qu’une présence policière assidue ne saurait rassurer. Cet afflux n’a pas tardé à avoir un effet désastreux sur la criminalité qui explose, notamment sur l’Arc lémanique, à telle enseigne qu’Isabel Rochat, Conseillère d’Etat chargée de la sécurité à Genève a jugé utile de réclamer, je cite « Je veux avoir la certitude que le Conseil fédéral corrige l’absence des accords de renvoi avec les pays dont certains ressortissants nous posent des problèmes considérables – en particulier le Maghreb, sans stigmatiser personne ». Sans stigmatiser personne mais en particulier le Maghreb. Humour involontaire sans doute.

Il est maintenant plus que temps de rappeler que diriger le Département fédéral de Justice et Police ne consiste pas exclusivement à assurer la promotion d’un film tourné par un cinéaste engagé. A défaut d’avoir pu imposer ses potions magiques censées guérir tous les maux de l’asile, Mme Sommaruga pourrait envisager d’appliquer une loi qui a fait ses preuves par le passé. Des valeurs sûres plutôt que des errances hasardeuses dans un monde qui a besoin de rigueur. Comme elle le dit elle-même : « En politique de migration, on le voit, il n’existe pas de solutions toutes faites. C’est donc facile de faire de la politique sur ce thème ». Il serait temps, après avoir tant parlé, qu’elle prenne à son compte cette remarque qu’elle réserve sans doute à d’autres et qu’elle se mette enfin à l’ouvrage.

Yvan Perrin
Yvan Perrin
conseiller national La Côte-aux-Fées (NE)
 
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