Les autres partis ne veulent ni des droits populaires ni de la neutralité

Il y a huit ans, je suis moi-même descendu du rang de spectateur dans l’arène politique pour lutter contre l’arrimage de la Suisse à la législation de l’UE et donc contre la perte de pouvoir des citoyens en tant que législateurs suprêmes. Le Conseil fédéral ayant enterré en 2021 – grâce à la résistance de l’UDC – l’accord-cadre institutionnel avec Bruxelles, ce danger a pu être écarté, du moins pour un certain temps. De ce point de vue, je peux aujourd’hui tirer une conclusion réjouissante : Mission principale accomplie.

Roger Köppel
Roger Köppel
conseiller national Küsnacht (ZH)

Mais pour l’UDC, cela ne peut en aucun cas signifier de rester les bras croisés et de faire confiance au Conseil fédéral, voire au Parlement. Car il apparaît déjà aujourd’hui que la reconnaissance de l’UE en tant que législateur et instance judiciaire suprême n’est que reportée, pas annulée ; on attend simplement que les élections nationales du 22 octobre soient passées pour faire avancer d’autant plus vigoureusement la soumission institutionnelle de la Suisse à l’UE.

La majorité de centre-gauche du Conseil fédéral veut faire avaler des couleuvres au peuple avec un nouveau personnel diplomatique. Les grandes lignes du mandat de négociation prévoient, avec le nouveau terme « d’accords sectoriels », exactement ce que la Suisse ne devrait pas faire, à savoir être soumise au droit de l’UE, aux juges de l’UE et aux clauses guillotines de l’UE. C’est une tâche importante de l’UDC que de montrer au peuple que ces politiciens veulent lui retirer des droits pour s’en arroger davantage eux-mêmes, car la démocratie directe s’oppose trop souvent à leurs objectifs.

La Suisse est l’un des pays les plus ouverts au monde. Elle était déjà mondialisée à une époque où l’on ne connaissait pas encore ce mot. Elle ne doit pas se joindre à un bloc – pas même celui de l’Union européenne – pour lutter « contre » les Chinois, « contre » les Russes, « contre » les Américains ou « contre » qui que ce soit : Nous ne sommes pas des impérialistes. Nous n’imposons pas nos idées aux autres. Notre petitesse nous oblige à prendre le chemin de la coopération, de la coexistence pacifique et de l’innovation. Il faut cultiver son jardin.

C’est précisément l’indépendance politique de la Suisse, garantie par sa neutralité, qui donne des ailes à l’internationalité suisse ; celui qui ne déclenche pas de guerres, qui ne se fait pas d’ennemis, n’a que des amis et des partenaires commerciaux. Les politiciens de centre-gauche n’ont jamais été de grands amis de la neutralité, car ils aimeraient se pavaner sous les spots de la scène internationale, avoir leur mot à dire et s’immiscer dans les conflits. Ces politiciens ne se lassent pas de l’internationalisme et des liens institutionnels, qu’il s’agisse de l’UE, de l’OTAN, de l’ONU ou de l’OMS. C’est une tâche importante de l’UDC de montrer au peuple que ces politiciens veulent là aussi leur retirer des droits et priver les citoyens de leur pouvoir de chef.

Bien entendu, la Suisse subit des pressions pour qu’elle renonce à sa neutralité et à son indépendance afin de rejoindre un bloc de « bons » et de « volontaires ». Bien entendu, les politiciens d’autres pays remarquent que la Suisse se porte mieux grâce à ses piliers étatiques : L’envie est la forme la plus élevée de reconnaissance et c’est pourquoi ils souhaiteraient voir nos piliers s’effondrer.

La Suisse se porte bien tant qu’elle préserve son indépendance. Cela signifie que nous, les Suisses, pouvons décider nous-mêmes de ce qui est valable sur notre territoire national. Mais c’est nous, les citoyens, et non les politiciens, qui avons le dernier mot. Nous décidons de tout ce qui nous concerne directement en Suisse. Pour moi, le danger ne vient pas en premier lieu de l’extérieur ; en fin de compte, le seul vrai danger pour la Suisse sont potentiellement les Suisses eux-mêmes.

Le sceau de notre indépendance en droit international est la neutralité. Si tous les pays étaient neutres comme la Suisse, il n’y aurait pas de guerre. La Suisse est plus ouverte au monde que la plupart des pays, précisément parce qu’elle est indépendante, non-alignée, neutre et pacifique. Nous devons tout mettre en œuvre pour qu’il en soit toujours ainsi !

Roger Köppel
Roger Köppel
conseiller national Küsnacht (ZH)
 
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