éditorial

Curiseuse conception de la démocratie…

La conseillère fédérale Doris Leuthard a manifestement l’intention de risquer tout son prestige dans le débat sur le principe du Cassis-de-Dijon. L’annonce de la direction de l’UDC de soutenir…

Martin Baltisser
Martin Baltisser
(AG)

La conseillère fédérale Doris Leuthard a manifestement l’intention de risquer tout son prestige dans le débat sur le principe du Cassis-de-Dijon. L’annonce de la direction de l’UDC de soutenir le référendum contre ce projet l’a manifestement rendu nerveuse. Au lieu d’expliquer aux citoyennes et aux citoyens les motifs de cette introduction unilatérale du principe du Cassis-de-Dijon, elle menace les grands distributeurs de mettre en place en un appareil de contrôle. Une curieuse conception de la démocratie.

La même semaine où le responsable du département « Concurrence et régulations » de l’organisation economiesuisse a déclaré qu’il ne fallait pas s’attendre à des « miracles économiques » de l’introduction unilatérale du principe du Cassis-de-Dijon, la ministre de l’économie Doris Leuthard semble elle-même prise de doutes sur l’utilité de cette ouverture du marché. Craignant que les baisses de prix promises ne parviennent pas aux consommateurs, elle a menacé les grands distributeurs de mettre en place des dispositifs de contrôle, donc de nouvelles règlementations. Rappelons à ce propos qu’il s’agit ici non pas de prix administrés par l’Etat, mais de prix qui se forment sur le libre marché. La menace de la ministre de l’économie annonce donc un nouvel appareil de contrôle entraînant des coûts et des contraintes bureaucratiques.

Si ce scénario ne se réalise pas aussi rapidement que le souhaite la ministre de l’économie, c’est aussi à cause du référendum lancé contre l’introduction unilatérale du principe du Cassis-de-Dijon. La direction de l’UDC Suisse a récemment décidé de soutenir l’action du Centre Patronal. Plusieurs partis cantonaux UDC participent activement au comité référendaire. La conseillère fédérale Doris Leuthard en tire prétexte pour adresser des reproches aux organisations participant au référendum; celles-ci seraient responsables du fait que les consommateurs ne peuvent pas profiter des prétendues économies dès le 1er janvier 2010 déjà. Dans une démocratie directe, le référendum fait partie de la procédure législative. Pour les gouvernants, ce détail est sans doute gênant, mais si Madame Leuthard n’a pas tenu compte de l’éventualité d’un référendum dans sa planification, c’est avant tout sa faute et non pas celle des citoyennes et des citoyens qui usent de leurs droits démocratiques.

PS: à partir de ce lundi le service de presse est remplacé par un « Editorial de la semaine » qui prend brièvement position sur un thème politique. Les prises de position sur l’actualité politique – communiqués, réponses aux procédures de consultations, publications du parti, etc. – seront publiées de manière continue et sauvegardées sur internet. Les articles et textes des responsables UDC peuvent également être consultés sur internet en annexe aux portraits correspondants. En fonction des thèmes et de l’actualité, l’UDC exploitera en outre le service micro-blog « Twitter ». Le président du parti et éventuellement d’autres élus UDC utiliseront régulièrement ce système pour commenter des événements.

Martin Baltisser
Martin Baltisser
(AG)
 
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