éditorial

La concordance est plus nécessaire que jamais

Introduit en 1959, le système de la concordance, ladite formule magique qui attribue aux trois partis comptant le plus de suffrages deux sièges au Conseil fédéral et un siège au quatrième parti…

Martin Baltisser
Martin Baltisser
(AG)

Introduit en 1959, le système de la concordance, ladite formule magique qui attribue aux trois partis comptant le plus de suffrages deux sièges au Conseil fédéral et un siège au quatrième parti, est toujours garant d’une stabilité politique à long terme. Il implique complètement les principales forces politiques dans le processus de décision politique. Les nouvelles interprétations dans le sens d’une concordance matérielle – une contradiction en soi – ou sous la forme d’une « observation dynamique » sont pour l’essentiel des prétextes à conserver le pouvoir et ne souffrent aucune justification objective.

Une concordance matérielle n’existe pas. Le sens de la concordance est précisément d’intégrer dans un gouvernement des partis ayant des positions différentes. Si les positions des partis concernés concordent, il n’est pas nécessaire de réunir quatre partis au Conseil fédéral. En imposant des conditions matérielles aux membres du gouvernement, on amorce en fin de compte le passage vers un système de coalition avec un gouvernement et une opposition. L’aspect le plus remarquable du débat actuel est que l’on applique deux poids et deux mesures aux partis en place: alors qu’on exige des concessions matérielles aux candidats UDC, les candidats des autres partis sont libres de leurs opinions.

La stabilité avant tout
Compte tenu de l’histoire récente de notre pays, l’exigence d’une « composante dynamique » avancée surtout par la gauche compte tenu des résultats des Verts libéraux et du PBD est tout aussi étonnante. Faut-il rappeler à ce propos que l’on refuse depuis 1999 un deuxième siège à l’UDC au Conseil fédéral précisément parce qu’on voulait d’abord vérifier durant une législature ou deux si effectivement l’UDC pouvait maintenir sa place parmi les trois premières forces politiques du pays? En 1999, l’UDC a dépassé le PDC et le PLR par le nombre de ses suffrages et s’est placée au niveau du PS. En 2003, 2007 et 2011, l’UDC a toujours confirmé sa place loin devant tous les autres partis politiques. Cela n’a pas empêché les concurrents politiques de l’UDC de temporiser, notamment durant les élections gouvernementales complémentaires de la dernière législature où ces mêmes milieux ont renvoyé l’UDC aux élections générales de 2011. Et voici donc que l’on veut attribuer d’autres règles à des partis qui ont atteint juste 5,4% de part électorale et qui n’existent que depuis une ou deux législatures. Le même raisonnement vaut pour les tentatives de politologues et de journalistes de situer tout à coup le PLR, qui conformément à la concordance a droit à deux sièges au Conseil fédéral, à droite de l’échiquier politique alors que jusqu’ici on le considérait généreusement comme faisant partie du centre. Le but de ces manœuvres est manifestement de donner une position aussi exclusive que possible à ce prétendu « nouveau centre ».

Toutes les forces politiques importantes doivent être impliquées
Face aux défis politiques considérables qui attendent la Suisse dans les domaines de l’économie, du social et de la politique extérieure, il est plus important que jamais d’impliquer toutes les forces politiques importantes du pays dans la responsabilité gouvernementale. Cette règle vaut singulièrement pour l’UDC qui, durant les vingt ans écoulés, a représenté la majorité du peuple dans des questions fondamentales. Mais la stabilité incarnée par la concordance ressort aussi d’une considération globale des quatre premiers partis du pays. L’UDC, le PS, le PLR et le PDC représentent encore et toujours les trois quarts des électrices et électeurs du pays. Mis à part le fait que ces quatre partis étaient toujours les principales forces du pays depuis l’introduction du système électoral proportionnel, ils ont toujours représenté la majorité évidente des électrices et électeurs. La part électorale de 72,2% réalisée en 2011 n’est pas du tout la plus faible obtenue par ces quatre partis depuis l’introduction de la concordance. Voilà un constat de plus qui relativise la signification des nouveaux partis. En déduire un changement complet de la situation de départ pour exiger une nouvelle « formule magique », c’est manquer complètement d’objectivité.

L’UDC s’engagera la 14 décembre 2011 pour le rétablissement de la concordance qui a fait ses preuves et elle invite les autres grands partis à renoncer aux jeux tactiques et à assumer leurs responsabilités pour le bien du pays.

 

Martin Baltisser
Martin Baltisser
(AG)
 
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