éditorial

La politique européenne du Conseil fédéral: il est temps de dire la vérité au peuple!

Le Conseil fédéral se penchera prochainement sur le dossier "Europe". La mise en scène a déjà commencé ces dernières semaines avec un véritable crescendo de prises de position, de déclarations et…

Martin Baltisser
Martin Baltisser
(AG)

Le Conseil fédéral se penchera prochainement sur le dossier « Europe ». La mise en scène a déjà commencé ces dernières semaines avec un véritable crescendo de prises de position, de déclarations et de résultats d’études. Nombre de ces interventions avaient pour but d’annoncer la fin prétendument inéluctable de la voie bilatérale ou de vanter les avantages d’un nouveau rapprochement institutionnel de l’UE. Le Conseil fédéral a lui aussi fait avancer en catimini quelques projets poussant un peu plus la Suisse dans les bras de l’UE, qu’il s’agisse de la politique de sécurité, de la politique énergétique ou encore du secteur des services et de l’agriculture. Il est grand temps désormais que le gouvernement dise toute la vérité au peuple et dévoile ses véritables intentions.

Il semble, selon diverses rumeurs, que les conseillers fédéraux aient des préférences diverses dans la question de l’UE: les uns donnent l’avantage à un accord-cadre alors que les autres privilégient un « EEE light ». L’intention finale est cependant toujours la même: préparer le terrain à l’adhésion à l’UE. Et on nous dit une fois de plus que les conséquences d’une adhésion à l’UE pour la démocratie ne sont pas aussi graves que certains veulent bien le dire, mais qu’en contrepartie les droits de participation à la politique de l’UE seraient énormes.

Les europhiles de tout poil préfèrent cependant ne pas utiliser le mot d’adhésion et certains tentent même de faire oublier leur exaltation romantique d’autrefois. Les partis du centre, par exemple, ont annoncé une correction de leurs anciennes décisions en la matière. On les comprend: l’opinion publique suisse est plus défavorable que jamais à l’UE. Conséquence: ces milieux reviennent à leur politique des petites portes et font avancer sournoisement l’adhésion par des voies détournées, en l’occurrence des projets concrets. Quelques exemples pour illustrer ce propos: l’extension du mandat de négociation en vue de la conclusion d’un accord énergétique, l’obstination à poursuivre les discussions sur le libre-échange agricole, les nouveaux appels en faveur d’un accord dans le secteur des services ou encore la tentative d’internationaliser encore plus l’armée suisse via le rapport de politique de sécurité. Et, nonobstant des démentis officiels, de nouveaux versements pour ladite cohésion de l’UE sont en préparation pour se rallier les bonnes grâces de Bruxelles.

Que veut le Conseil fédéral?
Tout le monde aura compris que ce nouveau débat européen lancé par divers camps politiques n’est pas le fruit d’un hasard. En revanche, on ne sait pas très bien pour qui ce tapis rouge a été déroulé ces dernières semaines. Le Conseil fédéral a annoncé une séance spéciale sur la thématique européenne. Sa principale tâche sera de clarifier la situation. Que veut notre gouvernement? Quelles sont ses intentions véritables dans la question européenne. Le Conseil fédéral doit commencer par répondre à ses questions pour ouvrir une discussion ouverte, transparente et basée sur des faits établis. Le temps des allusions et des manœuvres d’arrière-boutique est terminé.

Martin Baltisser
Martin Baltisser
(AG)
 
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