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Armée
éditorial

Le Conseil fédéral et le Parlement sont responsables de la baisse de la sécurité

Il a été beaucoup question ces derniers jours du projet "Développement de l’armée". L’obligation faite à l’armée de se contenter d’un effectif de base de 100 000 hommes et d’un cadre financier de…

Adrian Amstutz
Adrian Amstutz
conseiller national Sigriswil (BE)

Il a été beaucoup question ces derniers jours du projet « Développement de l’armée ». L’obligation faite à l’armée de se contenter d’un effectif de base de 100 000 hommes et d’un cadre financier de 4,7 milliards de francs ne correspond pas aux souhaits du chef du département, Ueli Maurer, contrairement à ce que quelques commentateurs tentent de faire croire ironiquement. Ces exigences ont en réalité été fixées par la majorité du Conseil fédéral et du Parlement et contre la volonté de l’UDC sur des points essentiels. Ces majorités politiques portent la responsabilité de la baisse de la sécurité consécutive à leurs choix.

« Le ministre UDC de la défense, Ueli Maurer, a une fois de plus échoué avec ses projets de nouvelle armée », titraient les journaux en automne 2010 à un rythme quasi hebdomadaire. L’agenda de politique de sécurité a en effet été dicté par la majorité du Conseil fédéral. La notion de sécurité ne jouait alors qu’un rôle mineur pour les responsables politiques. En revanche, il était beaucoup question de finances, de coopération internationale et d’opérations de maintien de la paix. Les milieux qui osaient défendre une autre analyse de la situation sécuritaire se faisaient qualifier, dans le meilleur des cas, de « défenseurs conservateurs de l’idée surannée d’une armée de masse » (Tages-Anzeiger du 9 septembre 2010).

La sécurité n’est pas gratuite
Ce débat s’est poursuivi au Parlement fédéral. Tous les autres groupes ont nettement rejeté les propositions de l’UDC de ne pas diviser l’effectif par deux, mais de maintenir 120 000 personnes astreintes au service militaire et de mettre 5,2 milliards de francs à disposition de l’armée. Contrairement au Conseil fédéral qui voulait un plafond de 4,7 milliards de francs (et qui maintient ce chiffre), le Parlement s’est au moins mis d’accord sur un montant de 5 milliards, soit un milliard de moins qu’en 1990 alors que les dépenses fédérales ont doublé durant cette même période. Pendant que les milieux politiques se surpassent en générosité pour l’aide au développement, la sécurité nationale doit, semble-t-il, être gratuite désormais. Selon les dernières idées du Conseil fédéral, la Suisse devrait dépenser presque autant pour l’aide au développement que pour sa propre sécurité, soit plus de 4 milliards de francs, s’il en va selon la prise de position du Conseil fédéral de fin février 2013 concernant les recommandations du conseil des droits de l’homme de l’ONU.
Ce mépris affiché pour la sécurité des citoyennes et des citoyens est en contradiction totale avec le même argument avancé lorsqu’il s’agit de l’attractivité économique internationale de la Suisse. La sécurité et la stabilité sont beaucoup plus importantes que le secret protégeant les clients des banques ou d’autres facteurs économiques, clament quelques experts autoproclamés. Du vent, rien que du vent et des contradictions en veux-tu en voilà. Ces mêmes milieux, qui minent la sécurité de la Suisse, bradent par ailleurs systématiquement les avantages économiques de notre pays.

Cette insouciance politique risque de coûter cher
Celles qui ceux qui plaident en faveur d’un affaiblissement de l’armée ne devront pas s’étonner si cette institution n’est plus pas disponible en cas de crise. L’histoire est riche en enseignements à ce propos. Ce n’est en tout cas pas l’UDC qui devra assumer la responsabilité d’une Suisse impuissante face à des crises graves, qu’il s’agisse de conflits, d’actes de terrorisme ou de catastrophes naturelles. Cette responsabilité incombera aux autres partis politiques qui ne devront pas non plus sa lamenter de la suppression d’emplois et de places d’armes à la suite d’une réduction de 50% des effectifs de l’armée.

L’occasion est bonne pour rappeler une fois de plus les principes défendus par l’UDC en politique de sécurité et qu’elle a formulés en 2010 dans le contexte du rapport sur la politique de sécurité et du rapport sur l’armée que doit appliquer désormais le conseiller fédéral Ueli Maurer:

  • L’UDC soutient l’indépendance et la neutralité armée de la Suisse.
  • Seule une armée indépendante et crédible garantit à un pays le statut d’Etat indépendant, neutre et souverain.
  • Les principes de la milice et de l’obligation générale de servir doivent absolument être maintenus. Ils garantissent le profond ancrage de l’armée dans la population et permettent à l’armée de remplir complètement sa mission. Les propositions inaptes d’une gauche hostile à l’armée (comme l’initiative populaire pour la suppression de l’obligation générale de servir qui sera mise au vote populaire le 22 septembre 2013) doivent être rejetées catégoriquement. 
  • L’article 58 de la Constitution fédérale (principe de la milice, empêchement de la guerre comme mission centrale de l’armée) doit être strictement appliqué. Or, ces principes sont minés dans les faits par le dernier rapport sur l’armée (la concrétisation de ce rapport présentée cette semaine par le DDPS confirme ce constat). 
  • La défense nationale est la mission principale de l’armée.
  • L’armée doit à l’avenir à nouveau se préparer au « pire des cas« , donc à la défense de notre pays contre une attaque. Ainsi, l’armée pourra aussi assumer toutes ses autres tâches de soutien aux autorités civiles et de règlement de situations extraordinaires.
  • La taille et la structure de l’armée ne doivent pas se fonder sur un chiffre abstrait, mais sur la mission qui lui a été donnée. Il faut à cet effet aussi tenir compte du fait que seul un tiers environ de l’effectif de l’armée peut être attribué aux troupes combattantes. Les moyens personnels, matériels et financiers doivent être suffisants pour remplir cette mission.
  • Il faut renoncer à l’avenir à orienter l’armée vers la coopération internationale (OTAN et, surtout, UE) comme cela a été le cas durant les vingt ans écoulés. L’engagement international de l’armée doit être réduit en conséquence.

Conclusion: seule une politique de sécurité conforme au concept de l’UDC garantit la sécurité et la stabilité de la Suisse. La politique de sécurité de l’UDC est donc moderne et ouverte sur l’avenir.

Adrian Amstutz
Adrian Amstutz
conseiller national Sigriswil (BE)
 
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