éditorial

Le PLR et l’adhésion à l’UE: la preuve par l’action

Il faut saluer le changement d’orientation du PLR en ce qui concerne l‘adhésion à l’UE à une année des élections fédérales. La preuve par l’action reste malgré tout encore en suspens dans cette…

Martin Baltisser
Martin Baltisser
(AG)

Il faut saluer le changement d’orientation du PLR en ce qui concerne l‘adhésion à l’UE à une année des élections fédérales. La preuve par l’action reste malgré tout encore en suspens dans cette affaire. Il n’a pas été rare de voir des représentants du PLR initier toutes sortes d’activismes en direction de l’intégration dans l’UE, et cela aussi bien au Parlement qu’au sein du Conseil fédéral. On doit maintenant pouvoir s’attendre à ce que le PLR contribue à faire enfin retirer la demande d’adhésion à l’UE qui se trouve toujours dans les tiroirs à Bruxelles.

Ce que le détournement de l’objectif de l’adhésion à l’UE représente effectivement pour le PLR est difficile à évaluer. Durant l’année dernière, on ne sentait pas encore grand chose d’un changement d’orientation à venir. La pointe du javelot des accros d’une adhésion à l’UE, c’est la demande d’adhésion à l’UE qui est toujours déposée à Bruxelles. Une initiative parlementaire de l’UDC, qui exigeait le retrait de cette demande, a été clairement rejetée durant la session spéciale 2009 du Conseil national par une majorité centre – gauche. Une seule fois, deux conseillers nationaux PLR ont apporté leur soutien à la fraction unanime de l’UDC. A l’époque, le détournement de l’objectif de l’adhésion ne semblait alors pas encore très solide chez les parlementaires nationaux du PLR. Maintenant, ce dernier déclare la demande d’adhésion «sans objet ». Reste à voir si leur courage ira jusqu’au soutien de la demande de retrait – ce qui serait pourtant logique. Mais il faut s’attendre à ce que des arguments juridiques de toutes sortes soient produits dans le débat (des motifs de technique juridique, de compétence du Conseil fédéral etc.). La véritable conviction a une allure différente.

La voie bilatérale – avec quel objectif ?
« La voie bilatérale » comme leitmotiv de la politique européenne est aujourd’hui mise en exergue par le PLR avec un zèle extraordinaire. Mais quel objectif poursuit le PLR en ce qui concerne cette voie ? La participation récemment proclamée à la politique de sécurité de l’UE serait une étape dangereuse en direction d’activités qui risquent d’enfreindre les devoirs d’indépendance et de neutralité. La demande de conclusion de nouveaux accords bilatéraux, que ce soit dans le secteur du libre-échange agricole ou de l’électricité, pourrait en outre rapidement heurter « la politique de préservation des intérêts » mise en avant par le PLR. Le libre-échange agricole aurait de graves conséquences pour le pays. De plus, au Parlement fédéral, les Euro-Turbos du PLR sont ceux qui se font le plus remarquer dans le débat sur la politique européenne. A la prochaine session, le Parlement ouvrira à nouveau une discussion sur la politique européenne, déclenchée par un postulat de la conseillère nationale Christa Markwalder au titre très évocateur : « Politique européenne. Évaluation, priorités, mesures immédiates et prochaines étapes d’intégration ». L’adhésion et l’intégration sont manifestement, selon l’interprétation du PLR, deux approches fondamentalement différentes. Nous sommes très intéressés de voir la suite.

Martin Baltisser
Martin Baltisser
(AG)
 
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