Révision de la loi sur le travail: inutile, malhonnÊte, nocive pour les PME et antisociale

par André Daguet, conseiller national, membre de la direction Unia (PS, BE)

Les sondages confirment qu’une forte majorité des travailleuses et travailleurs refusent une extension du travail…

par André Daguet, conseiller national, membre de la direction Unia (PS, BE)

Les sondages confirment qu’une forte majorité des travailleuses et travailleurs refusent une extension du travail dominical. Le personnel de vente adopte la même position. La raison est simple: il ne faut pas que le dimanche devienne un jour ouvrable. Le dimanche comme jour de congé est une institution raisonnable. Voilà pourquoi non seulement les syndicats et les Eglises nationales rejettent clairement cette révision de la loi sur le travail qui sera soumise au peuple le 27 novembre, mais d’autres organisations comme l’Union suisse des détaillants y sont également opposées.

Cette révision de la loi est totalement inutile

Les personnes qui souhaitent faire leurs courses le dimanche disposent aujourd’hui déjà de suffisamment de possibilités dans les gares, soit par exemple des boulangeries, des confiseries, des kiosques, des alimentations, des fleuristes, des pharmacies ou des librairies. Cette offre est raisonnable.

Le travail du dimanche ne doit pas se généraliser

En refusant cette révision de la loi sur le travail, les adversaires de ce projet ne remettent pas en question l’ouverture dominicale actuelle des magasins. Leur objectif est bien plus d’empêcher que le travail du dimanche se généralise et que le personnel de vente puisse être employé sans restriction aucune dans tous les centres commerciaux et entreprises de services.

En cas de refus, c’est le statu quo – toute autre affirmation est fausse

N’en déplaise aux grands distributeurs et aux chaînes de magasins qui sont très intéressés à cette réforme: si le peuple dit non le 27 novembre prochain à l’extension du travail dominical, ce sera le statu quo dans les gares et l’offre commerciale actuelle sera maintenue, hormis quelques magasins de luxe et commerces spécialisés au ShopVille Zurich. Toute autre affirmation est fausse.

Révision nocive pour les PME – d’où le non des détaillants

L’extension du travail dominical n’est utile ni à l’économie en général, ni aux salariés en particulier. Bien au contraire. L’Union suisse des détaillants refuse d’ailleurs catégoriquement cette extension du travail dominical qui n’augmente pas le chiffre d’affaires global, mais qui se fait sur le dos des commerces de détail spécialisés, donc des PME. Ce projet n’est utile ni à la politique économique, ni à la politique sociale. Il est difficile d’être plus clair.

Ce projet est malhonnête, car le 27 novembre n’est que la première étape

La révision proposée de la loi sur le travail est dangereuse, car les forces qui soutiennent ce projet veulent bien plus que l’ouverture dominicale de quelques commerces supplémentaires dans les gares. Le Conseil des Etats a approuvé à une large majorité une motion qui vise à autoriser le travail dominical sans limitation aucune dans les commerces et entreprises de services aussi à l’extérieur des gares. Le Conseil fédéral s’y est rallié. Cela prouve à l’évidence qu’un oui le 27 novembre prochain n’est que la première étape vers une libéralisation complète du travail le dimanche.

Totalement antisocial

Aujourd’hui déjà, une personne sur quatre travaille toujours ou occasionnellement le dimanche. Il s’agit d’abord des branches où le travail dominical est nécessaire et utile comme, par exemple, le trafic ferroviaire et les autres modes de transport, les hôpitaux et les soins ou encore certains commerces des gares, de la restauration et de l’hôtellerie. Souvent d’ailleurs, il s’agit de secteurs économiques où les salaires sont bas. Néanmoins, le parlement a refusé à une nette majorité lors de la révision de la loi sur le travail de prévoir un supplément de salaire pour un travail dominical régulier. Des suppléments de salaire ne sont prévus que pour un travail dominical exceptionnel (par exemple, durant la période de l’Avent). Le personnel de vente travaillant régulièrement le dimanche n’y a pas droit. Cette réglementation est absolument antisociale.

Voilà pourquoi nous disons clairement non à l’extension du travail dominical.

 
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