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NON à l’initiative contre les armes

Aujourd’hui déjà, la loi sur les armes renforcée en 2008, la loi sur l’armée et les ordonnances y relatives réglementent tout ce qui peut raisonnablement être réglementé pour assurer la sécurité…

Andrea Geissbühler
Andrea Geissbühler
conseillère nationale Bäriswil (BE)

Aujourd’hui déjà, la loi sur les armes renforcée en 2008, la loi sur l’armée et les ordonnances y relatives réglementent tout ce qui peut raisonnablement être réglementé pour assurer la sécurité dans le contact avec les armes.

Aujourd’hui déjà, chaque canton tient un registre de l’acquisition des armes à feu. Des dispositions règlent l’échange de données en cas de besoin. Une harmonisation des registres est prévue. Un registre central supplémentaire est donc inutile. L’initiative sur les armes ne fait rien contre ceux qui représentent réellement un danger. Aucun criminel ne fera jamais l’effort de demander un permis d’acquisition d’armes, aucun criminel ne fera jamais enregistrer son arme. L’armée et les politiques ont déjà pris de nombreuses mesures pour empêcher les abus avec les armes d’ordonnance. Désormais, les astreints au service sont systématiquement contrôlés afin d’éviter de remettre une arme à des personnes potentiellement dangereuses. En outre, les militaires ont la possibilité de déposer gratuitement leur arme à l’arsenal et, lorsque l’obligation de servir prend fin, l’arme personnelle ne peut être conservée que contre présentation d’un permis d’acquisition d’armes. Les jeunes tireurs ne reçoivent actuellement leurs fusils d’assaut en prêt que sans culasse et doivent avoir plus de 18 ans.

L’initiative pour le désarmement des citoyens a définitivement perdu tout intérêt depuis l’interdiction d’emporter la munition au domicile. Toutes les armes militaires conservées à la maison sont sans munitions ! Par conséquent, les actes impulsifs avec des armes militaires sont devenus à tout le moins improbables, si ce n’est impossibles.

Aujourd’hui déjà, vous ne pouvez pas simplement faire un tour dans un magasin d’armes et acheter une arme automatique. Une telle acquisition est interdite et possible uniquement avec une autorisation cantonale exceptionnelle.

Les coûts initiaux de mise en œuvre de l’initiative sur les armes sont estimés à 6,4 mio. CHF, les coûts périodiques annuels à 11,2 mio. CHF. C’est une fois de plus le contribuable qui devra passer à la caisse. La charge administrative et les coûts élevés n’apporteront pas davantage de sécurité.

L’obligation d’aller à chaque fois chercher l’arme à l’arsenal est un non-sens écologique. Exemple : en supposant qu’environ deux tiers des 214 000 armes soient déposées dans un arsenal distant de 10 km en moyenne et que les militaires aillent deux fois par an chercher l’arme qui leur est destinée en voiture pour le cours de répétition, l’« obligatoire » ou le tir en campagne, le trajet total parcouru serait de 5 680 000 par an, ce qui correspond à une consommation de 284 000 litres de carburant chaque année.

Toutes les statistiques de criminalité montrent que la grande majorité des cas d’abus est commise avec des armes acquises illégalement. Selon la statistique officielle, il y a eu en 2008 près de 12’000 cas de violence enregistrés par la police. Or des armes à feu avaient été utilisées dans à peine 2 % de ceux-ci. Le Schweizerischer Friedensrat a établi qu’il s’agissait dans 80 % des cas d’armes illégales! Ceux qui désarment les citoyens donnent le monopole des armes aux criminels et aux étrangers. Les criminels trouvent toujours des armes. L’initiative pour le désarmement n’incitera jamais et en aucun cas les criminels et les étrangers qui possèdent leurs armes illégalement à faire enregistrer leur arme et encore moins à la déposer.

Le taux de suicide est en baisse constante et, parmi les 259 cas de décès par arme à feu déclarés en 2008, 23 « seulement » ont été causés par l’arme militaire. L’initiative aurait-elle permis d’éviter ces 23 victimes ? On peut en douter. Ce n’est en effet pas la disponibilité d’une arme qui entraîne le suicide mais la situation considérée comme sans issue dans laquelle se trouve la personne. Quand quelqu’un veut mourir, il trouve toujours une solution : il se jette sous un train, saute d’un pont, s’ouvre les veines, se pend ou prend des médicaments. Si quelqu’un désire se suicider avec son arme militaire, il doit d’abord se procurer des munitions, donc planifier son suicide à l’avance. Compte tenu de toutes les expériences acquises dans ma profession, je ne peux m’imaginer que l’initiative permette d’empêcher ne serait-ce qu’un seul suicide.

L’initiative est tout aussi impuissante contre la violence domestique. La violence domestique s’exerce verbalement, avec les poings ou avec des objets alentours, pas avec une arme à feu ! Je n’ai encore jamais dû intervenir dans une situation de violence domestique avec arme à feu. Certes, cela sonne bien de dire que l’initiative permettrait de réduire la violence domestique mais ce n’est en réalité pas possible.

L’initiative sur les armes est trompeuse et n’empêche aucun acte violent. Elle n’entreprend rien contre l’abus criminel des armes. Les causes réelles de la violence domestique et des suicides sont totalement ignorées. L’initiative sur les armes entraîne davantage de bureaucratie et coûte des millions au contribuable. Elle porte atteinte à l’armée de milice suisse, elle menace la chasse et le tir en tant que sports populaires.

L’initiative sur les armes n’est qu’une façade : sous couvert de prévention de la violence, les initiants poursuivent un seul véritable objectif : la suppression de l’armée.

En outre, l’initiative détruit des traditions et des valeurs suisses telles que la liberé, la confiance, la responsabilité personnelle, la sécurité et l’autonomie.

Andrea Geissbühler
Andrea Geissbühler
conseillère nationale Bäriswil (BE)
 
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