Communiqué de presse

Libre circulation des personnes: des études aventureuses ne font pas avancer le débat

Une étude publiée aujourd’hui par l’Institut de recherches conjoncturelles de l’EPFZ prolonge la liste des enquêtes sur les effets de la libre circulation des personnes et les accords bilatéraux avec l’UE.

Une étude publiée aujourd’hui par l’Institut de recherches conjoncturelles de l’EPFZ prolonge la liste des enquêtes sur les effets de la libre circulation des personnes et les accords bilatéraux avec l’UE. Ses auteurs ne réussissent même pas présenter la réalité des faits.

Il suffit d’un bref regard pour se rendre compte que l’étude publiée aujourd’hui sous le titre "La voie bilatérale – un inventaire économique" par l’Institut de recherches conjoncturelles de l’EPFZ passe complètement à côté de la réalité. Des chiffres incompréhensibles et des comparaisons arbitraires de séries chronologiques ne font pas avancer d’un iota le débat sur l’immigration.

Les auteurs de cette étude affirment par exemple que l’augmentation de l’immigration annuelle nette consécutive à la libre circulation des personnes avec l’UE n’a été "que" de 10 000 à 15 000 personnes en âge d’exercer une activité lucrative. Ne s’arrêtant pas en si bon chemin, ils ajoutent que la moitié de cette immigration aurait été compensée par une baisse des arrivées de personnes en provenance d’Etats tiers. Le problème est que la statistique officielle indique par rapport à la période retenue par l’étude (1995 à 2002) une augmentation de l’immigration nette de 50 000 personnes par an alors que l’immigration en provenance des Etats tiers est demeurée approximativement stable. D’où vient cette différence? Mystère. Ce qui est certain, c’est qu’on ne résout pas les problèmes d’immigration par des acrobaties arithmétiques.

Le fait qu’une augmentation de l’immigration accroît le produit intérieur brut (PIB) est à la fois logique et trivial. Après 170 pages d’alignements de chiffres, les chercheurs de l’EPFZ arrivent à la conclusion qu’une résiliation des accords bilatéraux I aurait un effet global de -0,2% du PIB par an, ce qui serait en réalité négligeable. Mais cela n’empêche nullement le KOF de relever dans son communiqué de presse que la fin des accords bilatéraux I mettrait en péril le modèle à succès suisse. Conclusion: une étude de plus, mais qui n’apporte aucune contribution utile à la discussion en cours.

Ce dont nous avons besoin aujourd’hui, ce n’est certainement pas de rétrospectives manipulées et inutiles. Il serait en revanche grand temps que l’autorité politique propose des mesures concrètes pour appliquer la disposition constitutionnelle approuvée par le peuple et les cantons en vue d’une gestion autonome de l’immigration. Le Conseil fédéral doit enfin présenter une législation d’application digne de ce nom.

 
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