éditorial

Semaine difficile pour la place financiÈre suisse

L’heure n’est plus aux jubilations. Les informations qui ont filtré dans les médias concernant l’accord UBS avec les Etats-Unis ne promettent rien de bon pour la place financière suisse. Les…

Martin Baltisser
Martin Baltisser
(AG)

L’heure n’est plus aux jubilations. Les informations qui ont filtré dans les médias concernant l’accord UBS avec les Etats-Unis ne promettent rien de bon pour la place financière suisse. Les autorités helvétiques ayant participé à ces négociations, on doit forcement s’attendre à ce que le Conseil fédéral accepte sans coup férir un nouveau ramollissement du secret bancaire. Cela n’est d’ailleurs plus qu’une formalité. La politique semble aussi avoir oublié très vite que cette crise bancaire a failli plonger notre économie nationale dans un désastre. La semaine dernière, la majorité du Conseil des Etats a en effet refusé de prendre des mesures actives afin d’éviter pareil risque à l’avenir.

La politique ne cesse de nous étonner. Le soir de l’annonce de l’arrangement conclu avec les Etats-Unis dans l’affaire UBS, les élus politiques se sont bousculés devant les micros pour commenter ce résultat – dont ils ignoraient les détails. Cet arrangement ne viole pas le droit suisse, affirmait la conseillère fédérale Eveline Widmer-Schlumpf à la télévision. Contrairement aux autres commentateurs, elle connaissait à ce moment-là le contenu de l’arrangement. Il faudra donc la mesurer à l’aune de cette déclaration. Si le public est laissé si longtemps dans l’ignorance du contenu de cet accord, c’est sans doute parce que les autorités américaines espèrent créer un climat d’incertitude qui poussera d’autres clients américains à se dénoncer auprès du fisc américain. Machiavel ne désapprouverait sans doute pas ce procédé.

Tout le monde est content
A entendre les exclamations de joie on pourrait croire que toutes les parties sortent gagnantes de cet arrangement. Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. Or, nous savons tous très bien que pareils résultats sont pour le moins inhabituels en politique comme en économie, surtout lorsqu’ils interviennent après des semaines d’âpres négociations. Le principe de la double incrimination sera-t-il respecté? Le droit de recours ne sera-t-il pas restreint? Appliquera-t-on réellement l’accord de double imposition existant avec les Etats-Unis dans le cadre de la pratique admise jusqu’ici? Si on peut répondre par oui à toutes ces questions, cette affaire aurait aussi pu se dérouler dans le cadre « normal » de la procédure d’entraide administrative et judiciaire prévue pour ces cas. C’est dire que nous attendons avec intérêts les détails qui permettront de répondre à toutes ces questions.

L’UDC s’engage pour la Suisse
Par sa prise de position réservée concernant l’arrangement UBS, l’UDC s’est placée du côté des clients des banques et de la place financière suisse. L’UDC s’engage sans discuter pour une place financière forte et pour le maintien du secret bancaire. Mais il est clair aussi pour elle que les risques que représentent les grandes banques pour l’économie nationale en cas de crise doivent être minimisés. Nous continuerons de nous battre au Parlement pour faire adopter des mesures efficaces dans ce sens et nous ne nous laisserons pas décourager par le refus du Conseil des Etats d’agir rapidement – un choix dont le PDC et le PRD portent la principale responsabilité.

Le PS sacrifie l’emploi
Le PS a une fois de plus montré son vrai visage la semaine dernière. Ce parti qui combat depuis toujours le secret bancaire peut aujourd’hui jubiler. Une place financière forte est en effet en contradiction avec les efforts visant à pousser la Suisse dans l’UE. Il est évident que cette stratégie des socialistes coûte cher en termes d’emplois. Aussi, les bruyantes et théâtrales critiques lancées contre l’ancienne direction de l’UBS ne doivent-elles être considérées que comme une manœuvre de diversion. On préfère casser du manager que de parler des simples employés de banque auxquels la politique socialiste fait perdre leur emploi. La sournoiserie de la politique n’a décidément pas de limite.

Martin Baltisser
Martin Baltisser
(AG)
 
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