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Accords de libre-échange pour l’agriculture suisse? Pire qu’une impasse, c’est foncer droit dans le mur

par Thomas Stettler, député UDC au Grand Conseil, Soyhières (JU)

Mettre l’agriculture Suisse en libre concurrence internationale détruirait à terme une grande partie de la production et inexorablement le savoir-faire des paysans.

Un combat impossible, partout dans le monde vous trouverez des conditions de production moins chères qu’en Suisse :

  • Les terres sont plus faciles à cultiver ;
  • Les bâtiments sont moins couteux ;
  • La main d’œuvre est beaucoup moins payée ;
  • Les prescriptions sur l’environnement et de détention des animaux sont moins strictes voire inexistantes dans les pays en développement.

En comparaison internationale l’agriculture suisse n’a aucune chance de concourir au niveau du prix avec sa production de denrées alimentaires. Seuls les produits de niche pourraient peut-être s’en sortir, mais le marché des spécialités reste marginal, de l’ordre d’un tiers du marché même dans notre pays où le pouvoir d’achat est pourtant élevé. La grande majorité des produits de consommation resterait exposée à la libre concurrence de produits bon marché provenant de pays où les OGM et les hormones sont utilisés régulièrement. Les principes du développement durable ne seraient pas respectés. Contrairement à la Suisse, dans les pays émergeants les terres ne sont pas cultivées mais exploitées sous pression des multinationales peu soucieuses de l’environnement.

Aucune chance de maintenir le niveau de production. Le taux d’auto-approvisionnement chuterait drastiquement et les paysans seraient contraints d’abandonner la production, forcés à l’extensification de leurs terres pour espérer toucher les soins palliatifs de la confédération.

A quoi bon remplacer nos champs cultivés par des petites fleurs, si parallèlement au Brésil on rase la forêt amazonienne pour produire du soja et de la viande qui inondent nos étalages. C’est écologique ça ?

Dans le contexte actuel la Suisse a pu éviter une industrialisation des exploitations agricoles, contrairement aux pays qui nous entourent qui réduisent les fermes en ateliers de production où fabriques de viande et de lait. Nous devons absolument éviter l’industrialisation totale de l’agriculture. Dans ce contexte l’UDC s’oppose fermement à la libéralisation totale du marché du lait. La ligne blanche ne permet pas la maîtrise de l’offre et conduirait les producteurs à baisser encore leurs prix.

La détresse des agriculteurs français devrait nous servir d’exemple, on voit que la politique agricole libérale mène à la catastrophe économique, écologique et sociale.

N’oublions pas le consommateur dans tout cela.

La baisse éventuelle du prix des produits de consommation que l’on pourrait attendre serait directement couplée à une diminution des standards de qualité. Cette baisse de prix serait donc totalement insignifiante et encore moins souhaitée. La sécurité alimentaire ne pourrait plus être garantie.

Si à l’avenir encore nous voulons donner une chance au savoir-faire des paysans suisses et que nous souhaitons manger des produits de qualité en toute sécurité à un prix raisonnable, la politique suisse doit combattre avec fermeté la signature d’accords de libre-échange.

 

 
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