Les élites et l’immigration: consignes d’encouragement, expertises achetées, politique de l’autruche

Jamais encore la politique, les autorités, l’économie et les médias n’ont autant désinformé, enjolivé la réalité et dissimulé des faits concrets que dans la question de l’immigration incontrôlée. "Ce qui ne doit pas exister, n’existe tout simplement pas", voilà en résumé la propagande pour une immigration sans borne, donc pour la libre circulation des personnes.

Toni Brunner
Toni Brunner
conseiller national Ebnat-Kappel (SG)

Jamais encore la politique, les autorités, l’économie et les médias n’ont autant désinformé, enjolivé la réalité et dissimulé des faits concrets que dans la question de l’immigration incontrôlée. "Ce qui ne doit pas exister, n’existe tout simplement pas", voilà en résumé la propagande pour une immigration sans borne, donc pour la libre circulation des personnes.

Dans 11 semaines le souverain se prononce sur l’initiative contre l’immigration de masse. Ne vous faites pas d’illusions: si les adversaires réunis de l’UDC – soit en particulier les médias et les membres d’exécutifs – n’étaient déjà pas trop regardants sur les moyens utilisés dans leur combat contre notre initiative pour les familles, ils redoubleront d’efforts pour vanter exclusivement les avantages de l’immigration. Cette information unilatérale, cette absence totale d’esprit critique, nous les subirons par tous les canaux et dans toutes les variantes.

Il est évident que la Suisse a besoin de main-d’œuvre étrangère et l’immigration a aussi des côtés positifs, notamment pour les entreprises qui obtiennent ainsi plus facilement des collaborateurs originaires de l’UE. Mais les effets négatifs d’une immigration démesurée, que chacun d’entre nous et tout le pays subissent, sont systématiquement minimisés. Ne nous leurrons pas: nous ne pourrons pas compter sur une information équilibrée dans les semaines à venir.

Les déclarations officielles sur l’immigration, qui nous assaillent depuis quelques mois et surtout ces derniers jours, sont symptomatiques de la perte croissante du sens des réalités des prétendues élites politiques et économiques de notre pays. Le bon sens humain et le souci de l’intérêt général ont cédé la place à la démesure. Ce constat est confirmé de manière éclatante par les affiches d’une campagne qui coûte des millions. Les auteurs de cette propagande annoncent d’ailleurs la couleur puisque l’affiche vise directement l’UDC (Comité contre l’initiative isolationniste de l’UDC). On personnalise donc la campagne en recourant à une déclaration grossièrement mensongère. Est-ce parce qu’on manque d’arguments sérieux?

Le sens de la mesure est une vertu précieuse qui s’applique aussi à l’immigration. Il n’existe aucun Etat libéral et indépendant au monde qui ne contrôle et ne gère pas indépendamment l’immigration sur son territoire. Même des pays d’immigration traditionnels comme les Etats-Unis, le Canada ou l’Australie contrôlent l’immigration. L’UE le fait d’ailleurs aussi par rapport aux pays non-membres – à l’exception de la Suisse qui n’est certainement pas un pays d’immigration.

Je résume volontiers en trois phrases l’objectif de notre initiative populaire contre l’immigration de masse:

  1. l’initiative veut redonner à la Suisse les moyens de gérer et de contrôler elle-même l’immigration. En réalité, il devrait aller de soi qu’un Etat souverain puisse décider qui peut entrer dans le pays et pour combien de temps.
  2. l’initiative n’exige ni un gel complet de l’immigration, ni la résiliation des accords bilatéraux avec l’Union européenne.
  3. l’initiative donne au Conseil fédéral un mandat clair et net, soit de renégocier avec l’UE l’accord sur la libre circulation des personnes qui a été conclu sur la base de prévisions totalement fausses.

Ne vous laissez pas tromper par le Conseil fédéral, les autorités et les associations économiques. En 1991/1992, ces mêmes élites ont affirmé que la Suisse n’avait pas d’autre choix que d’adhérer à l’EEE. L’UE politique n’admettrait jamais que la Suisse emprunte une autre voie, nous a-t-on dit. Et comme nous le savons tous, l’Union suisse des arts et métiers et l’UDC, de concert avec la majorité du peuple suisse, sont les véritables pères et mères des accords bilatéraux, donc de conventions passées entre partenaires ayant les mêmes droits. Maintenons cette voie bilatérale, mais exigeons des corrections lorsque les conséquences de ces accords sont par trop nuisibles, voire insupportables pour nous. Engageons-nous sur la voie vers l’avenir. Il est évident que nous trouverons un moyen de nous entendre avec nos voisins européens chez lesquels le malaise face aux effets négatifs des frontières ouvertes et de la libre circulation des personnes s’accroit également.

Laissez-moi encore brièvement évoquer les chicaneries mesquines auxquelles recourent les autorités fédérales pour combattre notre initiative. Non seulement les citoyennes et les citoyens sont inondés de propagande officielle, mais dans les explications de vote le Conseil fédéral occupe de nombreuses pages pour exposer sa position alors que les auteurs de l’initiative ne disposent que d’une maigre page. Qui plus est, cette page nous ne pouvons pas la rédiger comme nous l’entendons. La Chancellerie fédérale ne cesse d’exiger des modifications du texte parce celui-ci ne lui plaît pas ou nous propose des traductions qui modifient le sens de l’original. Nous perdons des heures et des jours simplement parce que les autorités fédérales multiplient les crocs-en-jambe. Voilà comment dans ce pays on traite les citoyennes et les citoyens qui usent de leurs droits démocratiques – quand le Conseil fédéral et l’administration ne sont pas d’accord avec le contenu de leur projet.

Ne nous laissons pas décourager par ces manœuvres minables et ces dénigrements. Battons-nous avec conviction pour ce que nous estimons utile à notre pays. Luttons de toutes nos forces dans les semaines à venir pour notre initiative populaire contre l’immigration de masse.

Toni Brunner
Toni Brunner
conseiller national Ebnat-Kappel (SG)
 
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