Maintien d’une armée de milice et de l’obligation de servir

Edition spéciale Edition spéciale de novembre 2012

Pascal Dessauges, préfet du district de Morges et colonel de l’Armee suisse

C’est avec fierté que depuis 28 ans je me suis engagé au sein de notre armée comme milicien, parallèlement à mes ­activités professionnelles, politiques et associatives. Il faut tout de même rappeler que l’obligation générale de servir figure dans la Constitution fédérale depuis le 29 mai 1874.

Les adversaires de l’armée
S’il en va selon les idées du Groupe pour une Suisse sans armée (GSsA), la phrase suivante serait inscrite dans l’article 59 de la Constitution fédérale: «Nul ne peut être astreint au service militaire.» L’initiative du GSsA ouvre ainsi une large discussion sur la suppression de l’obligation générale de servir. Conscient de la nécessité d’une défense nationale efficace, le souverain suisse a clairement rejeté (78,1% de non) le 2 décembre 2001 l’initiative du GSsA pour la suppression de l’armée.

Ancrée dans la société
Dans son rapport de politique de ­sécurité du 23 juin 2010, le Conseil fé­dé­ral confirme sa volonté de maintenir l’obligation générale de servir. Pour le gouvernement, le service militaire obligatoire symbolise une armée fortement ancrée dans la société et fait partie intégrante de la conception suisse de l’Etat.

Tout le système politique suisse vit de l’idée que les droits sont toujours assortis d’obligations. Comme d’autres droits et obligations civiques, l’obligation de servir veille à ce que les citoyennes et les citoyens s’engagent pour le bien de la collectivité. Le Conseil fédéral voit à juste titre dans cette conception de la société et de l’Etat un élément marquant de la Suisse, important aussi pour l’avenir de notre pays.
Ma carrière militaire a commencé comme chauffeur d’artillerie. A ce jour, je suis chef du personnel (G1) de la brigade d’infanterie 2 avec le grade de colonel. Après un nombre important de réformes allant dans tous les sens, conduites par des fonctionnaires bien sagement assis dans leurs bureaux, le plus souvent sans aucune expérience militaire, cautionnées par des politiques de tous bords s’improvisant spécialistes en sécurité, notre armée a été mise à mal et la situation est grave.

Par petits pas
Le fait de retirer les cartouches, qui faisaient partie de l’équipement personnel de chaque soldat, est un pas de plus vers le grignotage des acquis qui conduiront à la suppression de notre armé. Le possible dépôt de l’arme de service dans les arsenaux marquera encore un pas supplémentaire dans cette direction. Même le GSsA avec ses différentes initiatives n’espérait pas aller aussi loin dans le démantèlement de nos structures militaires.

Il est urgent de réagir pour corriger ces erreurs et notamment revenir à la mission première qui est «la défense de la souveraineté suisse» tout en l’adaptant aux nouvelles menaces comme le terrorisme.

Le modèle de défense ­nationale le plus efficace
L’obligation générale de servir doit être maintenue. Elle est le principal pilier de notre armée. De surcroît, le système de milice permet à l’armée d’exploiter les connaissances et aptitudes professionnelles de la vie civile. Le service militaire réunit des hommes et des femmes de toutes les origines sociales et régionales, si bien que les liens traditionnels entre l’armée et la société persistent.

La suppression de l’obligation générale de servir modifierait fondamentalement la perception de la souveraineté nationale suisse et minerait le sens bien helvétique des devoirs des citoyens face au pays. Le Conseil fédéral le dit ainsi: «Le citoyen soldat sait concilier les ordres et l’obéissance militaires, d’un côté, ses droits de participation politique, de l’autre.» Voilà bien le sens civique suisse.

Pascal Dessauges, préfet du district de Morges et colonel de l’Armée suisse

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