Plus d’immigration – moins d’espace pour vivre

Edition spéciale Edition spéciale de novembre 2012

Lukas Reimann, conseiller national, Wil (SG)

Il y a des choses qu´on préfère ignorer. Peut-être faut-il vivre dans une ville comme Lagos pour comprendre les conséquences d´une croissance démographique exponentielle…  

Il y a des choses qu´on préfère ignorer. Peut-être faut-il vivre dans une ville comme Lagos pour comprendre les conséquences d´une croissance démographique exponentielle. On dit que Lagos est la ville qui croît le plus rapidement de toutes les cités du monde et qu´elle est aussi, selon le magazine économique «Economist», une des villes où la qualité de vie est la plus mauvaise. Ses habitants souffrent des gaz d´échappement, de la pénurie du logement, de services ­publics lacunaires, des déchets, d´une santé déficiente, de criminalité et d´une forte mortalité infantile. Mais le plus inquiétant, c´est que la croissance démographique de la Suisse n´est plus très loin de celle de Lagos.

La croissance démographique mondiale s´accélère. Depuis 1900, la population mondiale a passé de 1,5 à 7 milliards d´habitants. Ce développement, accompagné fréquemment de pauvreté et de chômage, augmente bien entendu la pression migratoire. Et la Suisse est une des destinations les plus convoitées du monde.

Baisse de la qualité de la vie
La famille van Eijk des Pays-Bas passait depuis de nombreuses années ses vacances en Suisse orientale. En 2012 elle n´est pas venue. Non pas à cause du cours de l´euro: «Nous venions parce que dans votre pays il y avait encore de la place pour la nature et que des millions de personnes n´y vivaient pas serrées les unes contre les autres. Mais la qualité de vie baisse chaque année chez vous.»

Bientôt 10 millions?
Cette impression est juste. La population de la Suisse a aujourd´hui dépassé huit millions d´habitants. Et elle continue de croître. Avec 185 personnes par km2, la Suisse connaît une des plus fortes densités démographiques d´Europe. Et cela bien que les montagnes ne soient guère habitées. Jamais encore dans l´histoire de la Suisse la population n’avait progressé aussi rapidement. Durant les dix ans écoulés, ­l´im­migration nette a atteint 700 000 per­sonnes. Les offices fédéraux con­cernés prévoient d´ores et déjà 10 millions d´habitants, conséquence directe de l´immigration incontrôlée. Faute d´une action politique efficace, les chiffres pronostiqués par la Confédération sont même trop bas.

Ce développement va évidemment changer la Suisse. Ses conséquences pour le marché du travail et les salaires, la criminalité, les infrastructures, les loyers, les prix du terrain, l´aménagement du territoire, les écoles, la santé publique et les institutions sociales sont énormes. Or, la Suisse affiche aujourd´hui déjà une des proportions d´étrangers les plus élevées du monde. Sa croissance démographique est unique en Europe. La population suisse croît cinq fois plus vite que dans le reste de l´Europe et atteint le niveau de pays émergents comme l´Inde.

Une seule grande ville de Saint-Gall à Genève
L´erreur politique d´une immigration incontrôlée et de la libre circulation des personnes a fait de la Suisse un pays d´immigration de masse. Chaque année, sa population augmente d´environ 80 000 personnes, soit le nombre d´habitants de la ville de Saint-Gall. Pour illustrer ce propos: si ce développement se poursuit, il faudra créer entre Genève et Saint-Gall tous les 15 km une ville de la taille de Saint-Gall. Nous évoluons très vite vers un Etat urbain. Chaque seconde un mètre carré de terre est bétonné. Et, néanmoins, les loyers et les prix des logements augmentent sans cesse, parallèlement à la progression de l´immigration

Les infrastructures de transport à la limite
L´augmentation du trafic routier et ferroviaire de ces dernières années est directement liée à la forte croissance démographique. 300 000 habitants de plus, cela fait aussi 300 000 automobilistes et usagers des chemins de fer de plus. L´immigration incontrôlée engendrée par la libre circulation des personnes est le principal moteur de ce développement. Au lieu d´investir des milliards de francs dans les infrastructures de transport pour leur donner les capacités requises, il serait plus raisonnable de discuter ouvertement des limites de l´immigration. La capacité d´accueil de la Suisse n´est pas infinie. La qualité de la vie en souffre.

Des classes d´école comptant 50% d´enfants étrangers sont la règle dans les régions à forte concentration démographique. Une intégration raisonnable n´est évidemment plus possible dans ces conditions. La hausse de la criminalité est elle aussi une conséquence directe de l´immigration puisque 70% de la population carcérale sont des étrangers. La Suisse aussi est exposée au risque de l´émergence de sociétés parallèles qui échappent aux règles de l´Etat de droit et se développent de manière isolée.

Il va de soi que la Suisse a besoin d’étrangers qualifiés. Ces personnes restent les bienvenues. Mais ce n´est pas une raison pour ouvrir toutes grandes les portes à une immigration effrénée. Il est grand temps que la Suisse reprenne le contrôle de l´immigration.

Lukas Reimann, conseiller national, né en 1982, domicilié à Wil (SG), études de droit

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