La prochaine votation sur l’EEE/UE est imminente

Edition spéciale Edition spéciale de novembre 2012

Christoph Blocher, conseiller national et ancien conseiller fédéral (ZH)

Ce fut un coup de tonnerre: avec une participation record de 78,7%, 50,3% des votants et les deux tiers des cantons ont rejeté le traité de l’Espace économique européen (EEE). Ce 6 décembre 1992, la Suisse s’est décidée à la surprise de beaucoup pour l’indépendance du pays et contre son rattachement à l’Union européenne!

Voilà pourquoi la Suisse n’est pas membre de l’Union européenne aujourd’hui. Une sage décision dont on ne cesse de ressentir les effets positifs: la Suisse est plus libre et plus prospère que les pays membres de l’UE. Il y a pratiquement plein emploi en Suisse et les Européens affluent par centaines de milliers dans notre pays parce qu’ils y trouvent du travail et de meilleures conditions de vie.

Résultat surprenant du scrutin
Le choix du peuple suisse est d’autant plus étonnant que cette votation a eu lieu dans un contexte de récession économique. Et la quasi-totalité des autorités et suisses par notables – toute la classe politique, en particulier – soutenaient ce traité «dont dépendait le sort de la Suisse». Leur verdict était clair et net: si la Suisse n’adhère pas à cet accord, elle est perdue! Nonobstant ces tentatives de semer la panique, le peuple suisse et les cantons ont voté pour l’indépendance du pays.

La Suisse, un cas particulier
Durant plus de 700 ans, la Suisse s’est développée progressivement du bas en haut. Par petites étapes elle s’est adaptée aux exigences de son environnement. Cette voie indépendante n’était pas seulement importante, elle était même vitale pour la Suisse.

L’UE, une erreur de construction
De son côté, l’UE s’est enfoncée dans des difficultés énormes avec du chômage et un endettement gigantesque. Non seulement des entreprises, mais des Etats entiers doivent être sauvés de la faillite moyennant des montants qui dépassent l’imagination. La Suisse a participé avec des sommes considérables à ces actions de sauvetage.

D’un traité colonial à …
Le traité EEE aurait contraint la Suisse à reprendre environ 80% des lois CE (l’Union européenne/UE s’appelait alors encore Communauté européenne/CE). Cet accord obligeait la Suisse d’introduire chez elle toutes les lois adoptées antérieurement et postérieurement par Bruxelles. Et la Suisse n’aurait jamais pu modifier ou adapter ce droit que lui imposait l’UE. Le droit UE aurait primé sur le droit suisse. Une puissance étrangère, en l’occurrence l’UE, aurait fixé les règles en Suisse. Voilà l’essence même d’un traité colonial.

… l’adhésion à l’UE
Mais ce n’est pas tout. Comme tous les Etats EEE, le Conseil fédéral a aussi compris qu’un tel traité colonial n’était pas tolérable à long terme. Aussi, n’a-t-il considéré l’EEE que comme une première étape vers l’adhésion à l’UE. Le Conseil fédéral l’a d’ailleurs clairement annoncé dans son message au Parlement: «Notre participation à l’EEE ne peut plus être considérée comme le dernier mot de notre politique d’intégration. Elle s’inscrit dans notre stratégie européenne en deux temps dont l’objectif est l’adhésion pleine et entière de la Suisse à la CE. Notre participation à l’EEE se présente désormais comme une étape susceptible de nous rapprocher de cet objectif.» (Message du Conseil fédéral au Parlement sur l’approbation du traité de l’Espace économique européen du 18 mai 1992, page 54).

Voilà pourquoi le Conseil fédéral a déposé le 20 mai 1992 la demande d’adhésion à l’UE qui est toujours dans un tiroir bruxellois. Le peuple suisse a cependant dit non à cette stratégie européenne par son vote du 6 décembre 1992.
Après le rejet du traité EEE, la Suisse a conclu, comme précédemment, des accords bilatéraux avec l’UE. Ces accords ne sont pas tous dans l’intérêt de la Suisse. Mais Bruxelles en demande toujours plus à la Suisse. L’appétit vient en mangeant.

Jalousies et convoitises
La situation navrante dans laquelle se trouvent les Etats membres de l’UE et la position favorable de la Suisse suscitent des jalousies et des convoitises. L’UE fait pression sur la Suisse.

Comme n’importe qui le fait lorsqu’il veut obtenir quelque chose d’un autre. Ainsi, la Suisse devrait à l’avenir s’engager dans tout accord à reprendre non seulement le droit existant, mais aussi le droit futur de l’UE et la jurisprudence européenne. On parle d’un rattachement institutionnel et de juridiction européenne, mais en réalité Bruxelles cherche, comme autrefois moyennant l’EEE, à imposer un traité colonial à la Suisse.

La Suisse, une colonie de l’UE?
Notre gouvernement se défend-il avec détermination contre ces intentions?

Il n’en est malheureusement rien. La présidente de la Confédération a écrit le 15 juin 2012 une lettre sur un ton plutôt servile à l’Union européenne (ce message avait dans un premier temps été tenu au secret) en promettant à Bruxelles une sorte de traité EEE et finalement l’adhésion à l’UE , rappelant à ce propos la demande d’adhésion. (Cette lettre peut être consultée en langue française et en traduction allemande (inofficielle) avec le lien www.europa.admin.ch/themen).

En clair: les futurs accords avec l’UE seront des traités coloniaux jusqu’à ce que la Suisse soit de fait membre de l’UE!

La Suisse se trouve donc aujourd’hui dans une situation aussi dangereuse qu’en 1992: sous le couvert de traités anodins – par exemple sur l’électricité, sur l’énergie, sur les services, un accord-cadre, etc. – la Suisse s’engage en réalité à accepter le droit actuel et futur de l’UE et même des juges étrangers. Comme à l’époque, ces accords doivent être considérés comme faisant partie d’une stratégie dont le but final est de pousser complètement la Suisse dans l’UE.

Destruction de la prospérité suisse
Cette stratégie européenne du Conseil fédéral est funeste et empêche la Suisse de mener une politique économique adaptée à ses besoins. Bref, elle détruit la prospérité suisse.
Voici les conséquences de la stratégie européenne du Conseil fédéral pour nous autres Suisses:

  • plus de lois (de surcroît édictées par d’autres)
  • plus de fonctionnaires
  • plus de bureaucratie
  • moins de liberté
  • plus de dépenses
  • plus de dettes
  • impôts plus élevées
  • taxes et redevances plus élevées
  • salaires plus bas
  • revenus plus bas
  • plus de chômeurs
  • perte du franc suisse
  • hausse des taux hypothécaires
  • logements plus chers bref, la destruction de la prospérité suisse.

Comment nous défendre?
Ce développement funeste ne peut être empêché que par les personnes directement concernées, donc par les Suissesses et les Suisses, dans l’urne. La classe politique agissant malheureusement une fois de plus contre les intérêts de la Suisse, les citoyennes et citoyens doivent, comme il y a vingt ans, s’engager pour leur traditionnelle indépendance, clé du succès de la Suisse, et empêcher l’adhésion à l’UE. Donc, pour empêcher cette adhésion rampante à l’UE, il faudra lancer un référendum contre tous les accords comportant desdits liens institutionnels et les faire rejeter dans l’urne. Peuple suisse, réveilles-toi!

Christoph Blocher, conseiller national et ancien conseiller fédéral

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